Une complication rare d’un tatouage permanent - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Le tatouage est l’introduction de pigments minéraux ou végétaux sous l’épiderme à des profondeurs variables pour produire une coloration ou des dessins quasi permanents.
Observations |
Un patient de 41 ans, sans antécédents pathologiques, a présenté des lésions cutanées sur le site d’un tatouage permanent quelques semaines après sa réalisation. L’examen dermatologique trouvait des lésions papulopustuleuses confluentes en nappes, siégeant uniquement sur la partie ombrée gris-clair périphérique d’un tatouage permanent décoratif du bras droit. Le reste de l’examen physique était normal, notamment pas de fièvre ni d’adénopathies périphériques. Un traitement par dermocorticoïdes était prescrit avant la consultation, sans résultat. Une biopsie cutanée a été réalisée montrant des granulomes inflammatoires au niveau du derme superficiel avec micro-abcès en faveur d’une origine infectieuse. La mise en culture de la biopsie a mis en évidence une surinfection à Mycobacterium chelonae. La radiographie thoracique était sans particularités, et les sérologies du VIH et des hépatites virales étaient négatives. Un traitement par clarithromycine 500mg/deux fois par jour était instauré pour une durée de six mois avec une bonne évolution clinique après 3 mois de traitement (Annexe A).
Discussion |
Les cas d’infections à mycobactérie s atypiques associées à des tatouages sont de plus en plus rapportés. Elles se révèlent le plus souvent sur un mode épidémique. Ainsi, deux épidémies en 2005 ont été rapportées en France ; des cas ont été également rapportés en Australie et aux États-Unis. Les épidémies s’expliquaient par le fait que les tatoueurs utilisaient l’eau de robinet pour diluer le produit et obtenir une couleur grise, qu’ils laissaient à l’air ambiant et qu’ils utilisaient pour plusieurs patients. Mycobacterium chelonae est une mycobactérie non tuberculeuse à croissance rapide, saprophyte et omniprésente dans l’environnement, habituellement trouvée dans le sol, la poussière et l’eau. Elle est rarement responsable de lésions cutanées localisées chez l’homme. Le délai d’incubation est habituellement rapide allant de quelques jours à quelques semaines. Dans les formes localisées à la peau, M. chelonae est introduit par traumatisme cutané. Cliniquement, les lésions commencent de manière caractéristique par des nodules sous-cutanés rouge-violacé qui peuvent évoluer vers une cellulite, un abcès ou des ulcérations. La douleur est inconstante. Le traitement de l’infection à M. Chelonae n’est pas consensuel. La clarythromycine en monothérapie est souvent utilisée dans les formes localisées à la peau. Depuis 2009, la législation française a imposé l’utilisation d’eau stérile par le tatoueur.
Conclusion |
Bien que les infections mycobactériennes cutanées soient rares, tout praticien doit savoir évoquer ce diagnostic devant des lésions apparues sur un site récent de tatouage et ne répondant pas aux traitements antimicrobiens usuels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mycobactérium chelonae, Tatouage
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.464. |
Vol 144 - N° 12S
P. S281-S282 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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