Diphtérie cutanée au retour du Sénégal - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
La diphtérie dans sa forme cutanée est une pathologie rarement rencontrée en France, probablement sous-diagnostiquée car de présentation peu spécifique. Nous en rapportons une nouvelle observation.
Observations |
Un homme de 22 ans, de retour du Sénégal, présentait des lésions maculopapuleuses, ulcérocroûteuses et purulentes des jambes, apparues sur des piqûres d’insectes excoriées, quelques jours après avoir marché pieds nus en zone humide. Le prélèvement bactériologique, demandé pour suspicion de surinfection à bactéries pyogènes, trouvait la présence de Staphylococcus aureus, Streptococcus pyogenes et Corynebacterium diphteriae. L’identification des espèces bactériennes était confirmée par spectrométrie de masse. La recherche du gène tox codant pour la toxine diphtérique était positive, mais le test d’ELEK de détection de la production de toxine était négatif (souche TOX-). Le patient était à jour de sa vaccination antidiphtérique. Le reste de l’examen clinique était normal. Le patient était hospitalisé et isolé. Il a bénéficié d’une sérothérapie et d’une antibiothérapie (amoxicilline 3grammes par jour pendant 14jours) permettant une guérison complète clinique et microbiologique à j15. Les sujets contact étaient sains. La déclaration obligatoire a été réalisée (Annexe A).
Discussion |
Depuis l’instauration d’une vaccination obligatoire effective en 1945, le nombre de cas de diphtérie a chuté. La majorité d’entre eux sont importés de zones d’endémie chez des sujets incomplètement ou non vaccinés, le taux d’anticorps spécifiques diminuant avec l’âge. En revanche, des observations de diphtérie cutanée ont été rapportées chez des sujets correctement vaccinés, dans des formes non graves, sans manifestation clinique liée à la toxine diphtérique. La description de ces cas est très proche de celle de notre patient : survenue au retour de zone d’endémie, sur des traumatismes ou des piqûres d’insectes, sans atteinte systémique, en association à des staphylocoques ou streptocoques sur les prélèvements bactériologiques locaux. La forme cutanée se manifeste par des ulcérations, parfois recouvertes de fausses membranes avec écoulement purulent, d’évolution chronique. Le contact direct de ces lésions est un mode de transmission de la maladie et une source d’épidémies. Le réservoir est principalement humain. Les formes graves (chez les sujets non ou incomplètement vaccinés) incluent une atteinte ORL (laryngite pseudomembraneuse) et une atteinte toxinique systémique, cardiaque et neurologique, en cas de souche TOX+.
Conclusion |
Rare en France et de présentation peu spécifique, la diphtérie cutanée est une pathologie méconnue et probablement sous-diagnostiquée. Elle doit être évoquée devant des ulcérations chez un patient revenant de zone d’endémie (Afrique, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud) conduisant à réaliser des prélèvements, mettre en place une antibiothérapie efficace et éviter ainsi une dissémination de cette infection potentiellement mortelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Corynebacterium diphteriae, Diphtérie cutanée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.462. |
Vol 144 - N° 12S
P. S280-S281 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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