Lymphoprolifération cutanée primitive CD30+ sous fingolimod : une association à ne pas méconnaître - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Le fingolimod est un traitement immunomodulateur oral, indiqué dans la sclérose en plaques (SEP) de forme récurrente-rémittente (RR). Un examen dermatologique est recommandé à l’initiation du traitement, puis annuellement, car des carcinomes basocellulaires et des mélanomes ont été rapportés sous ce traitement. Nous rapportons un cas de lymphoprolifération cutanée primitive CD30+ survenue sous fingolimod et avons réalisé une revue systématique de la littérature des autres cas de lymphoproliférations survenues sous ce traitement.
Observation |
Une femme de 56 ans, suivie pour une SEP RR, développait 6 mois après l’introduction du fingolimod des nodules ulcérés des aisselles et du dos, asymptomatiques. Le dernier bilan biologique mettait en évidence une lymphopénie à 200/mm3 (CD4+25/mm3) en lien avec le fingolimod. L’histologie cutanée montrait un infiltrat polymorphe, avec des cellules atypiques, de taille moyenne à grande, exprimant le CD30. L’analyse de la clonalité lymphocytaire trouvait une population monoclonale majoritaire dans la biopsie cutanée mais négative dans le sang. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien éliminait une localisation cutanée d’un lymphome systémique. Le diagnostic de lymphome T cutané CD30+ anaplasique était retenu après confrontation anatomoclinique. L’évolution était marquée par une régression spontanée des nodules au bout de 2 mois. Après discussion multidisciplinaire, compte tenu du bénéfice clinique du traitement, de la nature classiquement indolente de ce type de lymphoprolifération et de la régression spontanée, il était décidé de poursuivre le fingolimod avec un suivi dermatologique régulier, sans récidive à 6 mois. La revue systématique de la littérature trouvait 7 autres cas de lymphoproliférations survenues sous fingolimod, dont deux autres cas de lymphoprolifération cutanée primitive CD30+ (Annexe A).
Discussion |
Dans ce cas comme ceux de la littérature, l’imputabilité du fingolimod dans la survenue de la lymphoprolifération est difficile à établir. Un modèle murin a montré que le fingolimod inhibait la migration des lymphocytes T CD4+ spécifiques des lymphomes en les retenant dans les ganglions, empêchait l’activation des macrophages tumoricides normalement activés par les lymphocytes T CD4+Th1 et pouvait donc promouvoir la survenue de lymphoprolifération. La lymphopénie profonde et une diminution plus importante de l’immunosurveillance pourraient participer à la survenue des lymphoproliférations.
Conclusion |
Nous rapportons un cas de lymphoprolifération primitivement cutanée CD30+ survenue 6 mois après l’introduction du fingolimod pour une SEP RR sévère. La survenue de lymphoprolifération CD30+ sous fingolimod semble rare avec une imputabilité incertaine du médicament. Cette association doit néanmoins être connue des dermatologues qui sont en première ligne dans la surveillance de ce traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fingolimod, Gylénia®, Sclérose en plaques
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.439. |
Vol 144 - N° 12S
P. S268-S269 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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