Xeroderma pigmentosum de type F une génodermatose sous-diagnostiquée ? - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le xeroderma pigmentosum de type F (XPF, OMIM#278760) est une variété très rare de xeroderma pigmentosum de transmission autosomique récessive, causé par des mutations du gène ERCC4 qui code pour une sous-unité d’une endonucléase impliquée dans la réparation de l’ADN par excision nucléotidique.
Observation |
Une femme de 31 ans, née de parents non consanguins et d’ascendance européenne, était explorée dans le service de neurologie suite à une chute, en raison de la découverte d’une atrophie cérébelleuse sur l’IRM cérébrale. L’examen clinique mettait en évidence un syndrome cérébelleux associé à un syndrome pyramidal et à des mouvements choréiques des membres supérieurs et du visage ainsi qu’à de discrets troubles cognitifs, l’ensemble de ces anomalies étant restées compatibles jusqu’ici avec son activité professionnelle (ambulancière). En raison d’un bilan étiologique exhaustif négatif, un mini-exome était réalisé, mettant en évidence deux mutations hétérozygotes du gène ERCC4 (p.Pro194_Arg195del et p.Arg799Trp), dont la première, non encore décrite, était présumée pathologique. La consultation dermatologique à la recherche d’arguments en faveur d’un xeroderma pigmentosum trouvait une patiente de phototype II sans dysmorphie évidente, signalant une photosensibilité immédiate marquée, présente depuis la petite enfance, avec notion d’un épisode d’érythème actinique bulleux lors de sa première sortie en poussette ayant entraîné ensuite une photoprotection efficace. On ne notait que des taches solaires multiples, banales, des régions photoexposées, sans lésion mélanocytaire ou épithéliale suspecte (Annexe A).
Discussion |
La présence d’une photosensibilité en association à des troubles neurologiques autrement inexpliqués et à des mutations du gène ERCC4 permettait de confirmer le diagnostic de XPF. Ce variant rare a été principalement décrit au Japon avec une trentaine de cas rapportés et se manifeste par une photosensibilité modérée principalement à type d’érythèmes actiniques bulleux dans l’enfance, le diagnostic n’étant généralement évoqué que tardivement et l’examen dermatologique n’étant pas d’une grande aide en l’absence de troubles pigmentaires marqués. Le sur-risque de cancer cutané semble par ailleurs faible, permettant à des patients même de phototype clair de mener une vie quasi normale. Seule une minorité de patients sont affectés par des troubles neurologiques, qui pourraient s’intégrer dans un syndrome de vieillissement prématuré (chevauchement XPF/syndrome de Cockayne).
Conclusion |
Le XPF est une génodermatose rare probablement sous-diagnostiquée en raison d’un tableau dermatologique discret où prédomine la photosensibilité immédiate, avec peu de lésions cutanées et un sur-risque de cancer cutané faible. Cette photosensibilité peut constituer une aide au diagnostic en cas de symptômes neurologiques évocateurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Photosensibilité, Syndrome cérébelleux, Xeroderma pigmentosum
Plan
| ☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.411. |
Vol 144 - N° 12S
P. S252 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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