Nous avons cherché à caractériser les antécédents personnels et familiaux de nos patients atteints de maladie de Verneuil (MdV). Outre, les ATCD classiquement associés : acné, kyste du sinus pilonidal (KSP), nous avons voulu chercher d’autres maladies inflammatoires associées à l’instar du psoriasis.

De mars 2016 à mai 2017, les membres de RésoVerneuil ont enregistré de manière anonyme les données de l’examen standardisé de leurs patients atteints de MdV. Il s’agissait d’un recueil de déclarations spontanées des malades.

L’âge moyen des sujets était de 33,5 ans (médiane : 32, écart-type : 11,3). L’âge moyen des F et des H était respectivement de 32,7 versus 34,9 ans (médiane : 31 versus 34, écart-type : 11,2 versus 11,4). Antécédents personnels : KSP 33 %, acné 35 %, acné traitée par isotrétinoïne 14 %, antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle 8 %, AVC ou AIT 1 %, angor ou infarctus du myocarde 1 %, dyslipidémie 7 %, diabète insulinodépendant 2 %, diabète non insulinodépendant 4 %, MICI 2 %, rhumatisme inflammatoire 4 %. Antécédents familiaux : MdV : 24 %, KSP13 %, MICI 4 %, rhumatisme inflammatoire 4 %.

Un quart de notre population a un antécédent de MdV au 1^er degré, le caractère familial est manifestement très fort ce qui est contradictoire avec une errance diagnostique de 8 ans en moyenne (étude R ENS et Epiver). Nous avons constaté une forte incidence des ATCD familiaux et personnels de MICI et de rhumatisme inflammatoire. On considère que 0,5 % de la population française est atteinte de MICI contre 2 % de nos sujets. Par ailleurs, seulement 10 % des sujets atteints de MICI ont un collatéral au 1^er degré atteint lui-même de MICI alors que 4 % de notre population de sujets atteints de MdV, mais indemnes de MICI ont un collatéral direct atteint de MICI. En ce qui concerne les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire : TA, dyslipidémie, diabète, on constate une incidence anormalement élevée parmi cette population d’âge moyen de 33 ans (médiane : 32). De même, on est surpris de constater la survenue d’AVC-AIT ou angine de poitrine ou infarctus du myocarde chez 2 % de notre population.

Il s’agit d’un recueil déclaratif des sujets atteints de MdV au cours d’une consultation banale. Il se peut donc que certaines déclarations soient, sous ou surévaluées. Moyennant quoi, nos données sont suffisamment significatives pour que soient mis en place rapidement des travaux épidémiologiques ciblés concernant les associations de la MdV avec les maladies inflammatoires digestives et rhumatismales, mais aussi les facteurs de risques de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, une prise en charge multidisciplinaire comme cela se met en place dans la prise en charge du psoriasis paraît légitime pour la MdV.