Épidémiologie des pathologies dermato-pédiatriques au centre hospitalier de Cayenne : une étude rétrospective sur neuf ans - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La Guyane, par son environnement comme sa population, présente des spécificités éloignées des réalités métropolitaines, apparentes lors des consultations de dermatologie. L’incidence relative des pathologies dermatologiques au sein de la population pédiatrique n’est pas connue. À cet effet, nous avons réalisé une étude rétrospective afin d’objectiver ces spécificités et de rapporter la fréquence de ces pathologies au sein de la consultation de dermatologie au centre hospitalier de Cayenne (CHAR).
Matériel et méthodes |
Nous avons conduit une étude monocentrique rétrospective sur l’ensemble des patients âgés de 0 à 11 ans inclus, traités entre janvier 2007 et décembre 2017 dans le service de dermatologie du CHAR. L’ensemble des diagnostics, traitements et examens paracliniques successifs a été colligé.
Résultats |
Au total, 4105 patients ont consulté (soit, 4483 diagnostics). Les eczémas, dont la dermatite atopique (DA), arrivaient en tête des diagnostics (20,4 %), suivis des maladies infectieuses virales (14,9 %), des infections parasitaires et piqûres d’arthropodes (10,1 %) et des dermatophytoses (9,9 %). Les hémangiomes infantiles (HI) représentaient 0,6 % des diagnostics. Parmi les infections parasitaires, la gale était la plus représentée (78,9 %). Parmi les infections fongiques superficielles, 50,4 % des dermatophytoses, qui représentaient 70,7 % de ces infections, étaient des teignes (Annexe A).
Discussion |
Les fréquences de la gale, de la teigne et du prurigo de notre étude étaient supérieures à celles des études semblables métropolitaines et européennes. Ces chiffres s’expliquent possiblement par l’existence de conditions socio-économiques plus difficiles et d’un climat équatorial plus favorable aux pathologies infectieuses ou à la prolifération de leurs vecteurs. En dépit de facteurs défavorables à l’apparition de DA (climat), la fréquence de celle-ci était comparable à celle trouvée dans les études européennes. Les HI étaient beaucoup moins fréquents qu’en métropole, en accord avec les données publiées concernant les hémangiomes sur peau noire.
Conclusion |
Notre étude met en évidence une fréquence élevée de pathologies infectieuses (notamment, parasitaires et fongiques) en Guyane en comparaison des chiffres jusqu’alors rapportés dans les études épidémiologiques réalisées au sein des populations dermato-pédiatriques européennes. Ces pourcentages se rapprochent de ceux de certains pays en voie de développement. Ces résultats mettent en évidence le contraste épidémiologique entre Guyane et métropole ainsi que la nécessité de mesures différenciées en termes de dépistage, traitements et moyens à allouer en fonction des pourcentages effectifs des pathologies dermato-pédiatriques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mot clé : Épidémiologie, Guyane, Dermatologie infectieuse
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.383. |
Vol 144 - N° 12S
P. S238 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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