Le clou de tapissier qui aiguille - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
La recrudescence de complications digestives sous immunothérapie anti-cancéreuse expose au risque de syndromes réactionnels. Nous rapportons un cas d’éruption cutanéo-muqueuse avec atteinte oculaire et génitale dans les suites d’une colite induite par un anti-PD1.
Observation |
Une patiente de 74 ans, traitée pour un ADK pulmonaire en 2e ligne par nivolumab, présentait un épisode de colite surinfectée à Campylobacter jejuni traité par corticoïdes. Dans les suites apparaissaient une mucite résistante et un péri-onyxis des mains et des pieds avec hémorragies sous-unguéales et pulpite érosive. Il était suspecté un effet secondaire des anti-PD1 ou un syndrome paranéoplasique type dermatomyosite. L’évolution était compliquée d’une conjonctivite bilatérale, d’une vulvo-anite, d’une onychomadèse des 20 ongles et d’une pustulose plantaire « en clou de tapissier ». L’histologie montrait une pustule spongiforme multiloculaire avec remaniements eczématiformes, semblable au psoriasis pustuleux. L’immunofluorescence directe et l’immunoblot éliminaient un pemphigus vulgaire ou paranéoplasique. L’atteinte génitale, oculaire et cutanée, en contexte post-infectieux gastro-intestinal, évoquait un syndrome réactionnel (Fiessinger Leroy Reiter, FLR). La patiente ne présentait pas d’arthrite mais de très probables enthésites phalango-unguéales. L’évolution était lentement favorable sous corticothérapie locale et générale et après 2 cures de Remicade® (Annexe A).
Discussion |
Nous rapportons le premier cas de syndrome de FLR sous anti-PD1. De physiopathologie mal connue, il présente une composante réactionnelle à des germes uro-génitaux et gastro-intestinaux survenant sur terrain génétique prédisposant avec HLA B27 positif chez près de 80 % des patients. Le statut HLA n’a pas pu être réalisé chez notre patiente. Les premiers symptômes sont souvent génitaux et digestifs. Les autres signes sont l’arthrite, les enthésites, la conjonctivite bilatérale, l’uvéite antérieure, l’éruption cutanée squameuse palmoplantaire avec atteinte unguéale, les ulcérations buccales. L’atteinte cutanée se présente préférentiellement sous forme de vésicules claires palmoplantaires qui évoluent vers des pustules hyperkératosiques en « clou de tapissier » donnant un tableau psoriasiforme, la kératodermie blénorragique de Vidal et Jaquet. C’est la présence de signes oculaires, articulaires et viscéraux qui le différencie d’un psoriasis pustuleux. Les éruptions psoriasiformes sont fréquentes sous anti-PD1 et leur parenté avec le syndrome de FLR est probable. Le traitement repose sur les anti-inflammatoires et les immunosuppresseurs en cas de forme sévère.
Conclusion |
Nous rapportons le premier cas de syndrome de FLR sous anti-PD1. Cette observation ne devrait pas rester isolée en raison de la fréquence des complications digestives sous immunothérapie, de leurs indications multiples et de la présence d’une prédisposition génétique HLA B27 chez 8 % de la population d’ascendance européenne.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Colite immuno-allergique, Syndrome réactionnel, Immunothérapie anti-PD1
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.362. |
Vol 144 - N° 12S
P. S227-S228 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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