Lupus érythémateux cutané réfractaire traité par bélimumab : à propos de 4 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le lupus érythémateux cutané (LEC) regroupe un ensemble de manifestations cutanées isolées ou associées à un lupus érythémateux systémique (LES). Il peut être à l’origine de séquelles esthétiques invalidantes et se révèle parfois de traitement difficile.
Matériel et méthodes |
Nous rapportons une série de 4 patients présentant un LEC réfractaire aux thérapeutiques habituelles, traités par bélimumab.
Observations |
Quatre patients, un homme de 53 ans et 3 femmes âgées respectivement de 67, 52 et 84 ans étaient suivis pour un LEC diagnostiqué à un âge moyen de 39,9 ans. Trois présentaient un LEC chronique (LECC) de type discoïde, et une patiente (N°2) présentait un LEC subaigü avec atteinte cutanéo-articulaire. Le belimumab était introduit en moyenne 22,1 ans après le diagnostic de LEC. Chaque patient avait reçu plusieurs lignes de traitement en raison d’échec et/ou de contre-indications : traitements locaux, immunomodulateurs et immunosuppresseurs. Lors de l’introduction du bélimumab, le patient no 1 était sous corticothérapie orale à 40mg/j depuis 6 mois, la patiente No 2 était sous corticothérapie orale à 20mg/j depuis 3 mois et sous méthotrexate 20mg/semaine depuis plus d’un an, les patientes No 3 et 4 étaient sous traitement locaux par dermocorticoïdes et tacrolimus topique ; tous présentaient des lésions cutanées du visage évolutives. La dose de bélimumab utilisée était de 10 mg/kg à j0, j15, j28 puis toutes les 4 semaines. Le suivi moyen sous traitement était de 24,75 mois. Le bélimumab était efficace sur le plan cutané, permettant de diminuer le nombre de poussées de la maladie et améliorant l’érythème chez 3 patients sur 4. La corticothérapie générale a pu être interrompue chez le patient No 1 à la 6e perfusion, la patiente No 2 a stoppé le méthotrexate à la 8e perfusion et a diminué sa dose de corticoïdes à la 3e perfusion pour l’interrompre totalement après 24 mois de traitement. Aucune amélioration n’était constatée chez la patiente No 4 après 10 injections, conduisant à l’arrêt du traitement. Aucun effet secondaire du traitement n’était constaté (Annexe A).
Discussion |
Le bélimumab est un anticorps monoclonal recombinant ciblant la cytokine BLyS ou BAFF, qui active les lymphocytes B. Ce traitement inhibe donc la différenciation et la survie des lymphocytes B. Il est actuellement indiqué en seconde intention dans le LES. Dans cette indication, l’amélioration de l’atteinte cutanéo-muqueuses sous bélimumab était déjà connue. Pour expliquer ceci, Chong et al. ont démontré une augmentation de l’expression de la protéine et de l’ARNm de BAFF et de ses récepteurs dans la peau des patients présentant un LECC de type discoïde, avec ou sans LES associé, par rapport à la peau normale. Trois articles ont également rapporté l’efficacité du bélimumab dans le LEC réfractaire.
Conclusion |
Notre série suggère que le bélimumab est une thérapeutique à envisager dans la prise en charge des patients atteints de LEC réfractaire aux traitements usuels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bélimumab, Lupus érythémateux cutané
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.361. |
Vol 144 - N° 12S
P. S227 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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