S'abonner

Transformation d’une péri-artérite noueuse cutanée d’évolution prolongée en pyoderma gangrenosum - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.357 
G. Bohelay 1, , E. Poirier 1, C. Zumelzu 1, L. Sesse 2, A. Levy 3, F. Caux 1
1 Service de dermatologie 
2 Service de pneumologie 
3 Service d’anatomie et de cytologie pathologique, AP–HP, hôpital Avicenne, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’association d’une périartérite noueuse cutanée (PANC) et d’un pyoderma gangrenosum (PG) n’est pas décrite dans la littérature. Nous rapportons un cas de PANC d’évolution chronique transformée en PG ayant répondu à l’infliximab.

Observation

En 2007, une PANC était diagnostiquée chez un patient présentant des nodules douloureux des membres inférieurs associée à un livedo. Le bilan montrait une vascularite thrombosante avec nécrose fibrinoïde de l’intima des artères dermiques de moyen calibre, des sérologies virales et des ANCA négatifs et l’absence d’atteinte extra-cutanée. Les traitements successifs par colchicine, dapsone, cyclophosphamide, rituximab, prednisone et méthotrexate ne permettaient pas de rémission satisfaisante et étaient compliqués d’une pneumocystose et d’un diabète corticoinduit. Au cours du suivi, certaines poussées étaient cliniquement évocatrices de PG mais les multiples biopsies montraient toujours une vascularite. La prednisone, poursuivie seule, permettait une rémission partielle avec rechutes à la décroissance sous 20mg/j jusqu’en 2015 où les ulcères de jambes récidivèrent associés à des pustules à bordure violacée. L’examen histologique confirmait alors un PG. L’absence de réponse aux antibiotiques éliminait une hypothèse infectieuse. Il n’y avait pas d’élément en faveur d’une maladie associée. Le bilan auto-immun et le scanner thoraco-abdomino-pelvien étaient normaux. Le traitement par infliximab (5mg/kg) permettait une rémission complète à 14 semaines de traitement, l’arrêt de la corticothérapie locale et la baisse de la prednisone à 15mg/j. L’infliximab était suspendu après 4 injections, sans rechute ultérieure à 4 mois de l’arrêt (Annexe A).

Discussion

Deux observations associant un syndrome de Sweet et une PANC ont été rapportées pour l’un au cours d’une infection à mycobactérie atypique et pour l’autre d’un syndrome myélodysplasique. Plusieurs PAN systémiques se présentant avec des lésions cutanées ressemblant à un PG ont été rapportées. Notre cas est le premier authentique PG faisant suite à une PANC d’évolution chronique. Malgré le diagnostic de PANC prouvé sur plusieurs histologies, l’aspect clinique de PG et la résistance aux traitements nous ont fait réaliser de nouvelles biopsies ayant permis de confirmer un PG et d’obtenir une rémission complète sous infliximab, comme rapporté dans la littérature lors d’utilisation d’anti-TNFα dans les PG corticorésistants. Bien que possibles inducteurs de vascularite, certains auteurs ont rapporté l’efficacité des anti-TNFα dans la PANC ; il n’y a pas eu de récidive de vascularite sous infliximab dans notre cas.

Conclusion

Nous rapportons le premier cas de transformation d’une PAN cutanée en PG. Ce cas montre l’importance de biopsies répétées en cas d’évolution atypique d’une PAN cutanée afin de diagnostiquer une évolution vers une autre dermatose inflammatoire et d’instaurer une thérapeutique adaptée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infliximab, Péri-artérite noueuse cutanée, Pyoderma gangrenosum


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.357.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S225 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Lichen plan pigmentogène : une série de 20 cas
  • F. Hammami, S. Boudaya, A. Masmoudi, M. Amouri, M. Mseddi, H. Turki
| Article suivant Article suivant
  • Dermatose éosinophilique figurée révélatrice d’un carcinome épidermoïde de l’ethmoïde : un nouveau syndrome paranéoplasique ?
  • R. Goussot, S. Banea, M.-C. Tortel, E. Birckel, A. Mahé

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.