Erythème localisé du front, une nouvelle complication de l’épilation au fil - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
L’épilation au fil, en anglais « threading » est une technique d’épilation ancestrale, simple, consistant au retrait du poil ainsi que du follicule pileux par traction à l’aide d’un fil de coton. Nous rapportons ici le cas d’une jeune femme d’origine sri-lankaise, qui a présenté à la suite d’une épilation de ses sourcils, un érythème persistant en regard de la zone dépilée.
Observation |
Une patiente de 28 ans se présentait en consultation pour un érythème intéressant l’espace inter-sourcilier et le pourtour des deux sourcils. Cet érythème était présent depuis un an. Elle pratiquait toutes les deux semaines l’épilation au fil de ses sourcils en institut traditionnel. Cliniquement, il s’agissait d’un érythème non infiltré, bien limité, non prurigineux, du pourtour des sourcils et de l’espace inter sourcilier. Il n’y avait aucun argument clinique pour une infection bactérienne ou mycologique. Aucun topique n’était utilisé par la patiente hormis une crème hydratante qu’elle appliquait sur tout le visage depuis plusieurs années. Elle n’avait pas d’antécédent ni de traitement particulier (Annexe A).
Discussion |
L’épilation au fil est une technique ancestrale, largement pratiquée au Moyen Orient et en Asie. Elle est appelée « khite » au Moyen Orient ou « fatlah » en Egypte. Il s’agit d’une épilation temporaire par traction du poil grâce à un fils de coton d’environ 50cm. L’esthéticienne tient une extrémité dans la main, l’autre dans la bouche. L’autre main tient une boucle formée grâce à une torsade dont le déplacement permettra la traction du poil. Cette opération est réalisée pour chaque poil jusqu’à épilation complète. Plusieurs complications de cette technique d’épilation ont déjà été rapportées. Il s’agit essentiellement de complications immédiates liées au traumatisme : douleur, érythème transitoire, folliculite. Des cas d’impétigo bulleux, verrues, prurit, vitiligo, hyperpigmentation ont également été rapportés. Dans notre cas, il s’agit ici d’une dermatose mécanique, avec un érythème et une inflammation secondaire aux microtraumatismes répétés de cette technique d’épilation. Le changement d’esthéticienne quelques mois auparavant pourrait expliquer l’apparition et la pérennisation de cet érythème chez notre patiente.
Conclusion |
Nous rapportons, à notre connaissance, le premier cas de dermite mécanique persistante secondaire à l’épilation au fil. Cette technique d’épilation est une pratique de plus en plus populaire dans les pays occidentaux. La diffusion de cette technique pourrait amener les dermatologues en France à être confronté de plus en plus aux effets indésirables et complications de celle-ci.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épilation au fil
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.343. |
Vol 144 - N° 12S
P. S218 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?