Lupus érythémateux cutané subaigu associé à des paraffinomes mammaires - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les injections intra-corporelles de paraffine, notamment à visée esthétique, ont été très répandues dans le monde au début du XXe siècle. Les complications de ces injections sont fréquentes, en particulier, les paraffinomes. Nous rapportons un cas de lupus érythémateux cutané subaigu et de paraffinomes au décours d’injections de paraffine dans les deux seins.
Observations |
Une patiente bulgare de 37 ans avait reçu dans son pays d’origine des injections de paraffine au niveau des deux seins afin d’augmenter leur volume. Quelques années après, elle développait des placards infiltrés de couleur brune en regard des zones d’injection. La mammographie trouvait d’innombrables calcifications à centre clair, et l’IRM mammaire de très nombreuses images bilatérales éparses de nature lipidique. L’histologie cutanée du sein droit montrait des granulomes à corps étrangers autour de dépôts de paraffine, affirmant le diagnostic de paraffinomes mammaires. Seize ans plus tard, la patiente était vue en consultation de dermatologie en raison de lésions papuleuses érythémato-squameuses du haut du dos faisant évoquer un lupus érythémateux subaigu cutané, confirmé à l’histologie cutanée et la présence d’anticorps anti-nucléaires avec positivité des anticorps anti-SSA et anti-SSB, sans atteinte viscérale associée. Un traitement par dermocorticoïdes, corticothérapie systémique à forte dose et antipaludéens de synthèse était proposé, permettant une régression des lésions cutanées du lupus en quelques semaines (Annexe A).
Discussion |
De nombreux cas de maladies auto-immunes ont été rapportés après des injections d’huiles minérales ou la pose d’implants au niveau mammaire, mais l’imputabilité de ces substances est difficile à démontrer. En effet, les larges études de suivi des patientes ayant eu des prothèses mammaires ne trouvent pas de lien. Hennekens a montré un surrisque de 1,24 de développer une connectivite chez les patients ayant subi une mammoplastie, mais un biais de déclaration a été relevé. Plusieurs études montrent une augmentation de différents auto-anticorps chez les patientes porteuses d’implants mammaires. Ce cas est rare car les injections de paraffine sont interdites dans les pays occidentaux depuis le milieu du XIXe siècle, en raison des effets secondaires rapportés, mais restent malheureusement pratiquées de façon clandestine en Extrême-Orient et en Amérique latine.
Conclusion |
La paraffine n’est pas une substance biologiquement inerte et pourrait, chez les sujets prédisposés, agir comme un adjuvant dans le déclenchement de symptômes entrant dans le cadre des « maladies auto-inflammatoires/auto-immunes induites par des adjuvants » (ASIA).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : « Syndrome auto-immunitaire/inflammatoire induit par des adjuvants », Lupus érythémateux cutané subaigu, Paraffinome
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.331. |
Vol 144 - N° 12S
P. S212 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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