Probable pyoderma gangrenosum induit par le lévamisole - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le lévamisole est un produit de comblement utilisé dans la fabrication de la cocaïne. Sa consommation est reconnue pour se manifester sous forme de vasculite des petits vaisseaux au niveau cutané. Une seconde entité semble être de plus en plus représentée chez les consommateurs de cocaïne contaminée par le lévamisole, le pyoderma gangrenosum (PG).
Matériel et méthodes |
Une recherche via PUBMED avec les mots clés vasculite, lévamisole et pyoderma gangrenosum a été effectuée afin de comparer les manifestations cliniques d’une patiente vue en consultation avec les faits rapportés dans la littérature.
Observation |
Une femme de 41 ans s’est d’abord présentée avec une vasculite leucocytoclasique des petits vaisseaux suite à une consommation de cocaïne confirmée par dépistage urinaire, accompagné d’un p-ANCA positif au niveau sérique. Au cours de son suivi, elle développa une ulcération de la malléole interne droite douloureuse, avec une bordure violacée inflammatoire légèrement sous-minée. L’évolution clinique de cet ulcère était ponctuée de périodes d’amélioration et de détérioration selon la prise de cocaïne de la patiente. Une biopsie montra une ulcération avec changements vasculitiques. Un traitement à base de prednisone per os permit une amélioration notable de la taille et de la symptomatologie de l’ulcère (Annexe A).
Résultats |
Le lévamisole est une cause de PG chez les gens qui en consomment via la prise de cocaïne. La présentation clinique est celle du PG classique, en combinaison avec les marqueurs sériques de la vasculite causée par ce même agent.
Discussion |
Le rôle du lévamisole comme agent causal d’une vasculite leucocytoclasique est bien connu. Il existe de plus en plus d’évidences qu’il s’agit aussi d’un facteur impliqué dans le développement d’un PG chez les consommateurs de cocaïne. Cliniquement, l’atteinte est compatible avec un PG conventionnel, mais chez un patient qui ne possède aucune des comorbidités habituellement rencontrées de façon concomitante. Au niveau sérique, on trouve fréquemment un p-ANCA et un IgM anticardiolipine, qui caractérisent l’atteinte vasculitique associée au lévamisole. En histopathologie, on identifie un infiltrat dermique neutrophilique, accompagné de vasculite et/ou de vasculopathie. L’évolution clinique est caractéristique ; une consommation de cocaïne précède l’apparition de l’ulcère et/ou cause une aggravation de celui-ci. Cette consommation peut être prouvée par un dépistage urinaire.
Conclusion |
Le lévamisole est une cause de pyoderma gangrenosum à ne pas négliger. Un questionnaire cherchant un lien temporel entre la consommation de cocaïne et l’apparition/détérioration d’une ulcération avec bordure inflammatoire, surtout si accompagnée d’un purpura palpable, doit augmenter le degré de suspicion.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lévamisole, Pyoderma gangrenosum
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.329. |
Vol 144 - N° 12S
P. S211 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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