Le psoriasis verruqueux (PV) est une forme atypique très rare de psoriasis avec une définition clinico-histologique. Nous rapportons le cas d’un psoriasis verruqueux chez un sujet VIH positif.

Un homme de 28 ans, aux antécédents familiaux de psoriasis, présentait depuis 3 mois une kératodermie palmoplantaire verruqueuse associée à des lésions érythémato-squameuses et verruqueuses éparses. À l’examen dermatologique, on trouvait une kératodermie plantaire verruqueuse transgrédiente associée à des lésions érythémato-squameuses et verruqueuses touchant les mains, le cuir chevelu, le dos, les plis axillaires, les membres supérieurs et inférieurs. Il présentait une atteinte unguéale à type de dépressions en dé à coudre, taches d’huile, onychomadèse et paronychie. La biopsie cutanée d’une lésion verruqueuse montrait au niveau de l’épiderme, une hyperkératose parakératosique renfermant des polynucléaires neutrophiles associés à une importante papillomatose ; la couche granuleuse était amincie par endroit. Le derme superficiel était fibreux siège d’un discret infiltrat lymphocytaire. L’examen mycologique était négatif. Les sérologies de l’hépatite B, C et de la syphilis étaient négatives. La sérologie HIV était positive à 3 reprises. Le diagnostic du psoriasis verruqueux était retenu devant le tableau clinique et l’aspect histopathologique (Annexe A).

Le psoriasis verruqueux est une forme atypique très rare de psoriasis, avec des caractéristiques cliniques (lésions érythémateuses et verruqueuses notamment au niveau des extrémités) et histologiques (épiderme acanthosique, hyperkératose parakératosique, avec parfois des microabcès de Munro-Sabouraud, atrophie du corps muqueux de Malpighi, associés à une importante papillomatose). Le diagnostic différentiel peut se poser avec certaines dermatoses qui peuvent prendre un aspect verruqueux comme : la syphilis, les infections mycosiques et le syndrome FLR. Très peu de cas de PV ont été rapportés dans la littérature. Il s’agit souvent de lésions verruqueuses sur des tableaux de psoriasis en plaque connus et majoritairement chez des sujets d’âge avancé. Khalil et al. rapportent une série de 12 cas de PV avec un âge moyen de 61,8 ans. Notre patient présente comme particularités le caractère inaugural de cette forme atypique et le terrain sur lequel elle survient (sujet jeune, VIH positif) qui selon notre connaissance n’ont pas été rapportés auparavant.

Notre observation vient s’ajouter aux cas déjà rapportés dans la littérature concernant cette forme atypique de psoriasis avec comme particularités : une présentation inaugurale et un terrain particulier.