S'abonner

Chéilite lupique isolée : à propos de 4 cas - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.316 
P. Hoelt , K. Bagny, S. Osdoit
 Dermatologie, CHU Saint-Denis, La Réunion 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Selon les séries, les ulcérations buccales sont présentes chez 40 % des patients atteints de lupus érythémateux systémique (LES) et chez 10 % des patients de lupus érythémateux cutané (LEC), atteignant principalement le palais et la muqueuse jugale, plus rarement les lèvres et la langue. L’atteinte muqueuse est donc plus fréquente en cas d’atteinte systémique et représenterait un signe de gravité imposant une recherche minutieuse de manifestations lupiques extracutanées. Les chéilites lupiques peuvent être observées dans ce contexte de sévérité. Nous rapportons ici 4 cas de chéilites lupiques survenues chez des patients paucisymptomatiques sans argument pour une atteinte systémique.

Observations

Quatre femmes d’une moyenne d’âge de 40,5 ans consultaient pour une chéilite de la lèvre inférieure évoluant depuis 8 ans en moyenne. L’examen montrait une chéilite squamo-croûteuse peu érosive, œdémateuse et discrètement érythémateuse localisée uniquement sur la lèvre rouge sèche inférieure. L’examen dermatologique complet trouvait par ailleurs, une photosensibilité et un épisode de blépharite chez 2 patientes, des plaques alopéciantes du cuir chevelu chez 2 autres patientes, et une érosion unique endobuccale chez une patiente. Un syndrome inflammatoire modéré était présent chez 2 patientes. La recherche d’anticorps anti-nucléaires était négative ou non significative dans tous les cas. L’histologie était non spécifique et les IFD négatives (Annexe A).

Discussion

Chez nos 4 patientes, différentes hypothèses étiologiques (atopique, actinique, agression externe, prise médicamenteuse) ont pu être éliminées par l’examen clinique. Le lichen plan, principal diagnostic différentiel des chéilites lupiques, a été éliminé par l’examen histologique, permettant en associant les modestes manifestations cliniques également présentes, de retenir le diagnostic de chéilite lupique. Le traitement par hydroxychloroquine a été efficace chez 2 patientes, une patiente a reçu plusieurs lignes thérapeutiques avec actuellement un traitement efficace par revlimid, et 1 patiente a été perdue de vue. L’atteinte labiale et notamment l’atteinte labiale isolée n’a été que très peu rapportée dans le LEC. Notre série met en évidence une présentation stéréotypée de LEC mais très peu décrite à type de chéilite squamo-croûteuse isolée de la lèvre inférieure. L’interrogatoire et l’examen clinique permettent dans tous les cas d’orienter le diagnostic par la présence d’autres signes, discrets, évocateurs de lupus. La biopsie permet surtout d’éliminer les diagnostics différentiels, notamment un lichen plan labial de présentation similaire. Le traitement de première intention repose sur l’hydroxychloroquine avec des résultats superposables aux autres formes de LEC.

Conclusion

Par opposition aux autres atteintes muqueuses lupiques, cette forme particulière de chéilite ne semble pas être associée à un risque d’atteinte systémique du lupus et mérite d’être plus largement décrite.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chéilite, Lupus érythémateux cutané, Lupus muqueux


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.316.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S204 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Douleurs cutanées au cours du psoriasis
  • L. Misery, C. Taieb, Spoc
| Article suivant Article suivant
  • Prise en charge multidisciplinaire de l’hidradénite suppurée : haut niveau de satisfaction des patients
  • A.T. Touhouche, B. Chaput, P. Ritz, R.-M. Rouquet, Y. Gall, P. Nicol, E. Guinard, S. Boulinguez, C. Aquilina, M.C. Marguery, F. Giordano-Labadie, J. Mazereeuw-Hautier, C. Paul, M.P. Konstantinou

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.