Le carvédilol est efficace contre le syndrome du scrotum rouge - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le syndrome du scrotum rouge (SSR), caractérisé par un érythème, une hyperalgie et une sensation de brûlure scrotale, touche préférentiellement les personnes âgées. Les traitements, nombreux et mal codifiés, sont souvent inefficaces. Nous présentons 2 cas de SSR traités par bêta-bloquants.
Observations |
Le premier cas était celui d’un homme de 56 ans se présentant avec un érythème et des brûlures scrotales évoluant depuis 1 an. Il avait été traité par antifongiques et corticoïdes locaux sans amélioration. Le second cas était un homme de 65 ans, dyslipidémique sous statine, qui avait un érythème du scrotum bien délimité pour lequel son médecin lui avait prescrit des dermocorticoïdes. Des patch-tests et des cultures étaient demandés pour les deux patients afin d’éliminer un eczéma de contact et une infection. Une fois ces diagnostics écartés, le syndrome du scrotum rouge a été retenu. Après échec des traitements conventionnels (tacrolimus en topique et doxycycline systémique), du carvédilol a été prescrit à la posologie de 6,25mg par jour. Un ECG pour éliminer une arythmie et une surveillance de la pression artérielle ont été effectués. Au bout d’un mois, les deux patients, en rémission complète, ont arrêté le traitement. Les réévaluations cliniques faites au 3e, puis au 6e mois, ont confirmé leur guérison (Annexe A).
Discussion |
Le SSR affecte principalement les hommes âgés, ayant abusé des dermocorticoïdes. La pathophysiologie est méconnue ; Prévost et al. ont proposé en 2007 que ce syndrome puisse être une variante d’érythromélalgie localisée. En 2011, Wollina et al. ont ajouté que les symptômes sensitifs, d’origine neurogène, répondraient à la gabapentine. En 2013, Narang et al. ont supposé que l’érythème était dû à une vasodilatation localisée, comme pour la rosacée. Histologiquement, ce syndrome ne présente pas de spécificités à part quelques télangiectasies. Devant un scrotum érythémateux, il faut d’abord penser au psoriasis, à l’eczéma de contact, aux infections, à l’histiocytose etc. Le diagnostic de SSR ne sera posé qu’après avoir éliminé ces pathologies. Sa prise en charge repose sur l’arrêt des dermocorticoïdes. La doxycycline, la gabapentine et le tacrolimus ont récemment étés utilisés par différents auteurs. Nos patients ont d’abord été traités par des thérapies conventionnelles sans aucun résultat. Plusieurs articles ont rapporté l’efficacité des bêta-bloquant dans le traitement de la rosacée, en induisant une vasoconstriction cutanée suite au blocage des récepteurs β2-adrénergiques. Comme le SSR ressemble à la rosacée, nous avons décidé d’utiliser le carvédilol, qui est un bêta-bloquant non sélectif bien toléré par la majorité des patients, ayant en plus un effet antioxydant et anti-inflammatoire. Les deux patients se sont améliorés rapidement et n’ont présenté aucun effet secondaire.
Conclusion |
Cet article présente les premiers cas de SSR traités avec succès par un bêta-bloquant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bêta-bloquant, Carvédilol, Syndrome du scrotum rouge
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.310. |
Vol 144 - N° 12S
P. S201 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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