Présentation verruqueuse d’une tumeur d’Abrikossoff - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La tumeur d’Abrikossoff est une tumeur bénigne rare, d’origine schwannienne, siégeant principalement au niveau de la tête et du cou, avec atteinte préférentielle de la muqueuse buccale. Nous rapportons un cas de présentation clinique verruqueuse atypique localisée sur une cicatrice abdominale.
Observation |
Une femme de 59 ans consultait pour une lésion nodulaire abdominale évoluant depuis 7 ans. Elle avait dans ses antécédents une première laparotomie pour abcès ovarien 25 ans plus tôt, puis une deuxième laparotomie exploratrice sur la même cicatrice 10 ans après. L’examen clinique mettait en évidence une plaque asymptomatique à surface verruqueuse de 2,5cm de grand diamètre, noirâtre, localisée sur la cicatrice. Cette lésion surmontait une masse abdominale sous-cutanée mesurant 4,5×4cm, semblant être posée sur le plan musculaire. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. L’imagerie en résonance magnétique (IRM) de la paroi abdominale montrait une tumeur en hyposignal T2, hypersignal T1, hétérogène en T2 écho-gradient, à la jonction des muscles droits abdominaux, refoulant le foie sans envahissement en profondeur, évocatrice d’une tumeur desmoïde. L’analyse histologique de la pièce tumorale trouvait une prolifération de cellules granuleuses éosinophiliques aux petits noyaux arrondis, plus rarement allongés. En étude immunohistochimique, les cellules tumorales exprimaient la protéine S100, l’inhibine alpha et le CD68. L’examen histologique concluait à une tumeur d’Abrikossoff d’exérèse complète (Annexe A).
Discussion |
La tumeur à cellules granuleuses dite d’Abrikossoff est rare. Elle se présente comme une masse indolore à surface habituellement lisse ou légèrement squameuse. Une irrégularité ou une hyperplasie de l’épithélium de surface peuvent être parfois présentes. Nous rapportons une présentation clinique très inhabituelle, avec une tumeur sous-cutanée associée une plaque verruqueuse, semblable à une kératose séborrhéique. La localisation sur une cicatrice ancienne mérite d’être soulignée. En effet, la survenue de tumeur d’Abrikassoff sur des cicatrices a déjà été signalée dans de rares publications, curieusement le plus fréquemment après une chirurgie gynécologique (mastectomie, tumorectomie mammaire ou section césarienne). L’existence de cellules granuleuses a déjà été signalée sur des sites traumatisés telles que les cicatrices, suggérant qu’il pourrait s’agir ici d’une complication rare d’une agression cutanée (chirurgie).
Cette observation souligne le polymorphisme clinique de cette tumeur rare et son affinité particulière pour les sites cicatriciels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cicatrice, Tumeur d’Abrikossof
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.243. |
Vol 144 - N° 12S
P. S167 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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