Des engainements brûlants - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le carcinome eccrine syringomateux et le carcinome trichoblastique sont des tumeurs annexielles rares avec un potentiel métastatique développées respectivement à partir de la glande sudorale eccrine et de la gaine pilaire. Nous rapportons deux cas de ces carcinomes annexiels infiltrants révélés par des symptômes douloureux d’allure neuropathique.
Observations |
Cas 1 : une patiente de 67 ans présentait depuis 2 ans des douleurs à type de brûlures en regard d’un placard discrètement infiltré de la joue droite associé à un petit nodule sous-cutané (Annexe A). Les hypothèses initiales étaient rosacée œdémateuse, sarcoïdose, lupus, lymphome. Les explorations biologiques et une tomodensitométrie du massif facial étaient normaux. La biopsie cutanée montrait une prolifération tubulaire dermique au sein d’un stroma scléreux, avec des cellules peu atypiques, en faveur d’une tumeur annexielle sudorale. Après exérèse de la lésion, l’analyse histologique était celle d’un carcinome annexiel de type sudoral eccrine sclérosant infiltrant largement en profondeur le derme et l’hypoderme, avec des engainements périnerveux. L’exérèse était complète mais une marge de 0,3mm en profondeur motivait une reprise chirurgicale jusqu’au plan musculaire. L’analyse anatomopathologique de la reprise retrouvait de nombreux engainements périnerveux avec des marges d’exérèse inframillimétriques. Le ganglion sentinelle était indemne. Au total, 3 interventions chirurgicales ont été nécessaires pour une exérèse en zone saine. Une radiothérapie complémentaire est en cours.
Cas 2 : une patiente de 51 ans consultait pour des douleurs de brûlures en regard d’une lésion papulo-nodulaire épigastrique de 7mm (Annexe A). La biopsie cutanée évoquait un trichoblastome. Après exérèse de la lésion, l’analyse anatomopathologique montrait un carcinome trichoblastique infiltrant avec engainements périnerveux d’exérèse complète. Le bilan d’extension était négatif. Une reprise chirurgicale avec marge de 1cm a été réalisée, associée à une radiothérapie complémentaire du lit tumoral.
Discussion |
Ces deux patientes présentaient des lésions cliniquement discrètes et peu spécifiques mais leur consultation était motivée par des douleurs à type de brûlures. Cette discordance entre la symptomatologie clinique de douleur neuropathique et la discrétion des lésions a conduit à des explorations histologiques qui ont révélé des carcinomes annexiels avec neurotropisme marqué. Cette hypersensibilité d’allure neuropathique peut rétrospectivement s’expliquer par le neurotropisme de ces tumeurs.
Conclusion |
Les carcinomes annexiels sont des tumeurs de présentation clinique parfois discrète, aspécifique mais au potentiel de récidive locale et métastatique. Chez ces 2 patientes, les douleurs neuropathiques ont révélé des tumeurs infiltrantes avec neurotropisme marqué, à un stade encore curable. Il convient d’envisager le diagnostic de tumeur neurotrope devant des symptomatologies de douleurs neuropathiques localisées persistantes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome annexiel, Douleur neuropathique cutanée, Neurotropisme
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.241. |
Vol 144 - N° 12S
P. S166 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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