Des lésions récidivantes - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Warner et Wilson Jones (ou granulome pyogénique récidivant avec multiples satellites) est un phénomène rare mais bénin dont nous rapportons 2 cas.
Observations |
Un homme de 50 ans, sans antécédent particulier, consultait en dermatologie pour avis concernant une lésion bourgeonnante de la narine gauche, saignant facilement au contact, apparue suite à une coupure. La lésion était évocatrice cliniquement d’un granulome pyogénique épidermisé. Une exérèse chirurgicale par électrocoagulation confirmait le diagnostic. Quelques semaines plus tard, de multiples papules angiomateuses millimétriques apparaissaient sur le pourtour de la cicatrice d’exérèse initiale. Les biopsies cutanées réalisées étaient en faveur d’un bourgeon charnu, sans atypies cytonucléaires. Le diagnostic de syndrome de Warner et Wilson Jones était retenu. Un traitement par laser CO2 sera prochainement réalisé.
Le second patient est un enfant de 7 ans de sexe masculin, sans antécédent notable. Il consultait en dermatologie pour avis concernant une lésion du dos évoluant depuis plusieurs mois. L’aspect clinique et histologique après exérèse était en faveur d’un botriomycome épidermisé. À un mois de l’exérèse apparaissaient de multiples lésions satellites identiques à la première. Le diagnostic de syndrome de Warner et Wilson Jones était retenu. Un traitement par cryothérapie était proposé, sans efficacité. Le patient sera prochainement réévalué (Annexe A).
Discussion |
Le syndrome de Warner et Wilson Jones est un phénomène rare qui atteint préférentiellement les enfants et adolescents de sexe masculin. Les facteurs de risque sont la localisation sur le tronc du botriomycome initial, son exérèse incomplète ou un traumatisme de celui-ci. Cliniquement, il se présente sous forme de lésions bourgeonnantes d’allure angiomateuses infra-centimétriques, localisées préférentiellement sur le tronc (notamment les régions interscapulaire ou lombaire). Le délai de survenue après l’exérèse initiale est de 1 à 4 mois, mais peut aller jusqu’à 2 ans, avec un développement progressif sur 1 à 3 semaines. L’histologie permet d’éliminer les diagnostics différentiels (mélanome achromique, métastases cutanées, maladie de Kaposi, angiomes rubis). L’histologie des lésions récidivantes étant moins typique, il n’est pas nécessaire de réitérer les biopsies. L’abstention thérapeutique est privilégiée, la régression étant souvent spontanée en 6 à 12 mois. Les traitements envisageables sont l’exérèse chirurgicale, l’électrocoagulation, le laser CO2 ou Nd-YAG, la cryothérapie ou la cryochirurgie.
Conclusion |
Le syndrome de Warner et Wilson Jones est un phénomène rare devant être connu du dermatologue au vu de son caractère bénin et spontanément régressif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Abstention thérapeutique, Granulome pyogénique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.232. |
Vol 144 - N° 12S
P. S161 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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