Syndrome de Brugada induit par l’association anti-BRAF et anti-MEK au cours d’un mélanome métastatique - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les traitements ciblés anti-BRAF et anti-MEK ont révolutionné la prise en charge des mélanomes métastatiques porteurs de la mutation BRAF V600. Néanmoins, ces traitements peuvent s’accompagner d’effets secondaires potentiellement sévères, voire létaux, qui doivent être connus et dépistés chez nos patients. Nous rapportons le cas d’un syndrome de Brugada induit par la prise de dabrafenib et de trametinib.
Observation |
Un homme de 50 ans était traité par dabrafenib et trametinib pour un mélanome métastasé de stade IV, BRAF muté. À l’instauration du traitement, le patient était asymptomatique sur le plan cardiaque. L’ECG montrait un bloc de branche droit et un intervalle QT corrigé de 390 msec. La fraction d’éjection ventriculaire gauche était de 60 %. Après 4 mois de traitement, son électrocardiogramme (ECG) révélait un aspect caractéristique de syndrome de Brugada asymptomatique sur le plan clinique. Le traitement était interrompu et une immunothérapie anti-PD1 était introduite après résolution en quelques jours des anomalies ECG (Annexe A).
Discussion |
Le syndrome de Brugada est un trouble génétique du rythme cardiaque caractérisé sur l’ECG par un sus-décalage du segment ST dans les dérivations droites (V1, V2) avec aspect en dôme, suivi d’ondes T négatives, et par un risque de mort subite par fibrillation ventriculaire. De façon similaire au syndrome du QT long induit par des médicaments, l’hypothèse d’une susceptibilité génétique responsable d’un dysfonctionnement des canaux sodiques cardiaques est suggérée pour expliquer les syndromes de Brugada révélés par des prises médicamenteuses. Des modifications de la fonction cardiaque et de la pression artérielle ont été décrites pendant la prise de trametinib mais sans modification de l’intervalle QT. Des modifications de la fonction cardiaque et un allongement de l’intervalle QT ont été rapportés pendant la prise de dabrafenib, suggérant donc son rôle dans notre observation.
Conclusion |
Nous rapportons le 1er cas de syndrome de Brugada induit par la prise de dabrafénib et trametinib. Cet effet indésirable potentiellement létal doit être connu et recherché par les dermatologues, oncologues et cardiologues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dabrafenib, Mélanome, Syndrome de Brugada, Trametinib
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.226. |
Vol 144 - N° 12S
P. S158 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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