Les photodermatoses regroupent tous les états où la peau réagit anormalement à la lumière. Elles peuvent être classées en différents groupes : les génophotodermatoses, les photodermatoses endogènes (ou métaboliques), les photodermatoses acquises idiopathiques, les photosensibilisations exogènes et les dermatoses photo-aggravées. Les photosensibilisations exogènes sont les plus fréquentes ; elles s’expriment par une réaction inflammatoire aiguë qualifiée de phototoxicité ou par un type particulier d’hypersensibilité retardée qualifié de photo-allergie.

Nous rapportons l’observation d’une patiente d’ascendance européenne, âgée de 89 ans, qui présentait depuis 2013 une photodermatose persistante apparue à la suite d’un traitement par photothérapie dynamique par laser et verteporfin intraveineux pour une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). La patiente présentait alors une éruption érythémateuse très limitée sur le visage, le cou et le décolleté, associée à des démangeaisons. Nous avons réalisé un phototest UVA qui a montré une dose érythémateuse minimale de 15J/cm². Le diagnostic de photosensibilité rémanente au verteporfin était évoqué. L’évolution de la photodermatose était favorable sous azathioprine et dermocorticoïde (Annexe A).

Cette observation permet d’actualiser cette association rare entre la prise de verteporfin et le développement d’une photosensibilité rémanente. Dans la littérature, cette association n’était pas mentionnée ; une photosensibilité au verteporfin est cependant fréquente, de mécanisme photo-toxique, survenant pendant les premières 48 heures et pouvant persister jusqu’à 7 jours après l’injection.