Pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) tardive secondaire à l’hydroxychloroquine : à propos de 4 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les effets secondaires cutanés de l’hydroxychloroquine (HC) sont variés, dominés par le prurit et les troubles de la pigmentation. Nous rapportons 4 cas de toxidermie à type de PEAG de survenue tardive et d’évolution prolongée secondaire à l’HC (Plaquenil®).
Observations |
Nos patientes étaient de sexe féminin, âgées respectivement de 39, 48, 64 et 45 ans. Les motifs d’administration de l’HC à la dose 400mg par jour étaient respectivement un lichen plan, un syndrome de Gougerot-Sjögren, une sclérodermie systémique et une aphtose buccale. L’éruption était apparue après des délais respectifs de 4 mois, 32 jours, 30 jours et 15 jours. Il s’agissait d’un érythème généralisé œdémateux parsemé de pustules, d’emblée généralisé (n=2) ou ayant débuté au niveau du dos des deux mains (n=1) ou des grands plis (n=1) avant de s’étendre rapidement en 3 à 4 jours. L’atteinte du visage était constante. L’atteinte des membres inférieurs était la plus tardive. La fièvre était constatée dans tous les cas. Une hyperleucocytose à neutrophiles était présente chez 3 patientes, une hyperéosinophilie à 1770 éléments par mm3 dans un cas et une cytolyse hépatique dans deux cas. La biopsie montrait un épiderme spongiotique, une pustule sous-cornée et un derme superficiel comportant un infiltrat périvasculaire polymorphe. L’évolution sous traitement symptomatique (antipyrétique et corticothérapie locale) s’est faite vers l’amélioration, l’apyrexie étant obtenue en une semaine avec desquamation en larges lambeaux. La durée totale d’évolution des lésions cutanées était de un mois (n=2), 21 jours (n=1) et 3 mois (n=1) (Annexe A).
Discussion |
Les toxidermies à l’HC sont multiples : hyperpigmentations (cutanées, muqueuses ou unguéales), prurit, exanthème maculo-papuleux, pustulose exanthématique aiguë généralisée… Nos observations sont particulières. L’aspect clinique rappelle une PEAG, particulière par sa survenue tardive et son évolution lentement régressive sans hyperéosinophilie. L’éruption dans la PEAG classique est caractéristique, avec un érythème œdémateux parsemé de pustules d’évolution descendante ; une généralisation est obtenue au bout de deux à trois jours. Le retrait de l’agent causal aboutit à une guérison rapide. La PEAG à l’HC dans sa forme tardive est rare ; 8 cas ont été rapportés dans la littérature avec un délai d’apparition variable de deux semaines à 30 jours et une guérison au bout de 8 jours à 3 semaines. Ces délais d’apparition et de guérison ont été plus prolongés chez deux de nos patientes.
Conclusion |
L’hydroxychloroquine, largement prescrite en dermatologie et en rhumatologie, peut donner une forme particulière de PEAG avec des délais d’apparition et de guérison lents.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hydroxychloroquine, Pustulose exanthématique aiguë généralisée, Toxidermie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.201. |
Vol 144 - N° 12S
P. S146 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.