Un cas de toxidermie lichénoïde pigmentogène au Diamox®, confirmée par patch-tests - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les toxidermies secondaires à l’acétazolamide (Diamox®) sont peu rapportées dans la littérature (exanthèmes maculo-papuleux, pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), nécrolyse épidermique toxique et dermite de contact à l’acétazolamide topique). Nous décrivons le premier cas de toxidermie lichénoïde pigmentogène secondaire à la prise orale d’acétazolamide et confirmée par patch-tests.
Observation |
Une femme de 76 ans était hospitalisée pour une suspicion de PEAG, avec un début des symptômes 2 jours après prise de 2 comprimés de Diamox ® après chirurgie de la cataracte. Elle présentait un exanthème maculo-papuleux prurigineux des grands plis associé une desquamation fine en collerette, sans atteinte muqueuse (Annexe Aa). La patiente apyrétique présentait des adénopathies axillaires bilatérales et un léger œdème du visage ; il existait une hyperleucocytose (10,8G/L) associée à une hyperéosinophilie (2,81G/L). La première biopsie objectivait quelques nécroses kératinocytaires de l’épiderme et un infiltrat en bande lymphocytaire dermique compatible avec un aspect lichénoïde, sans éosinophiles ni pustules sous-cornée (Annexe Aa). Deux mois plus tard, la patiente présentait une hyperpigmentation des lésions initiales des grands plis, étendue au visage, aux 4 membres et à l’abdomen (Annexe Ab). Une deuxième biopsie montrait un aspect lichénoïde plus marqué associé à des mélanophages dermiques, sans éosinophiles (Annexe Ab). Six mois plus tard les patch-tests (acétazolamide 30 % vaseline et 30 % eau) réalisés en peau saine et en peau pigmentée étaient tous positifs. À 30 jours, on notait une hyperpigmentation des patch-tests. Une biopsie d’un patch-test réalisé en peau non pigmentée montrait alors exactement les mêmes caractéristiques que celles des lésions pigmentées déjà biopsiées (Annexe Ac). Le marquage immunohistochimique de l’infiltrat lymphocytaire des deux biopsies réalisées en peau pigmentée montrait une exocytose lymphocytaire T CD4 et CD8, compatible avec le diagnostic de toxidermie lichénoïde (Annexe Ab et c).
Discussion |
L’évolution pigmentée des lésions cliniques et les données histopathologiques étaient inhabituelles pour une PEAG, nous faisant proposer le diagnostic de toxidermie lichénoïde pigmentogène à l’acétazolamide. Ce diagnostic était confirmé par la positivité, l’histologie et la pigmentation des patch-tests. Les données de la littérature ne rapportent pas de cas antérieur de toxidermie lichénoïde à l’acétazolamide. Par contre, quelques cas de toxidermies lichénoïdes aux sulfamides ont été rapportés (diurétique thiazidique et sildénafil), mais sans évolution pigmentogène.
Conclusion |
Nous décrivons le premier cas de toxidermie lichénoïde pigmentogène à l’acétazolamide, confirmée par patch-tests. Cette nouvelle entité paraît devoir être ajoutée au spectre des toxidermies à l’acétazolamide.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acétazolamide, Hyperpigmentation, Patch-test, Sulfamide, Toxidermie lichénoïde
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.199. |
Vol 144 - N° 12S
P. S145 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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