Étude in vitro des interactions réciproques mises en jeu entre neurones sensoriels et macrophages lors des effets de neurotoxines pruritogènes - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les ciguatoxines (CTXs) et les brévétoxines (PbTxs) sont des phycotoxines impliquées respectivement dans la ciguatéra et l’intoxication neurologique par fruits de mer, deux syndromes consécutifs à l’ingestion de poissons ou de mollusques contaminés. Les symptômes pathognomoniques, communs mais d’intensité plus marquée dans la ciguatéra, sont des troubles neurologiques sensitifs (prurit, paresthésies, dysesthésies au froid et douleurs) qui peuvent persister plusieurs semaines à plusieurs années. La cible primaire de ces toxines est le canal sodium dépendant du potentiel de membrane dont elles entraînent l’ouverture et donc une hyperexcitabilité membranaire, en particulier des neurones périphériques. Cependant, les événements moléculaires en aval restent inconnus et aucun traitement n’existe pour soulager les troubles sensitifs. Récemment, nous avons mis en évidence que les CTXs, appliquées à une co-culture de kératinocytes/neurones sensoriels, induisent la libération des neuropeptides de l’inflammation neurogène, CGRP et substance P. En plus de leurs effets neurotoxiques, ces phycotoxines sont capables d’activer les macrophages dont les cytokines pro-inflammatoires sont capables de sensibiliser les nocicepteurs. Nos travaux ont pour but d’étudier les interactions neuro-immunes pouvant être impliquées dans le prurit déclenché par ces phycotoxines.
Patients et méthodes |
Les surnageants de neurones sensoriels de rats activés par la PbTx-1 ou par la P-CTX-2 ont été déposés sur des macrophages dont l’activation était mesurée par cytométrie en flux et PCR quantitative en temps réel. Inversement, les surnageants de macrophages activés par ces phycotoxines étaient déposés sur des neurones sensoriels dont le relargage de neuropeptides était évalué par Elisa. Dans les deux cas, les mécanismes moléculaires sous-jacents étaient explorés via l’utilisation d’antagonistes pharmacologiques ciblés.
Résultats |
Les résultats obtenus permettent d’évaluer in vitro la potentialisation d’effets neurosensoriels et pro-inflammatoires des phycotoxines mise en jeu par des facteurs solubles lors d’interactions entre neurones sensoriels et macrophages et d’identifier les médiateurs solubles impliqués. Les résultats des expériences utilisant des antagonistes ciblés sont informatifs quant aux mécanismes moléculaires mis en jeu.
Conclusion |
Notre étude permettra de mieux connaître la physiopathologie du prurit induit par les phycotoxines mais aussi la physiopathologie du prurit de manière générale. En particulier, elle contribuera à préciser le rôle de l’inflammation dans la sensibilisation des pruricepteurs et à identifier les médiateurs participant à la facilitation du prurit. En caractérisant les mécanismes moléculaires impliqués, ces résultats sont susceptibles de mettre en évidence des voies thérapeutiques ciblées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prurit, Brévétoxine, Ciguatoxine, Macrophages, Neurones sensoriels
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S144 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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