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Urticaire chronique et obésité : quels liens ? - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.195 
A. Soria 1, 2, , N. Raison-Peyron 3, E. Amsler 1, A. Du-Thanh 3, P. Mathelier-Fusade 1, D. Staumont-Sallé 4, F. Hacard 5, I. Boccon-Gibod 6, E. Castela 7, M.-S. Doutre 8

Groupe urticaire de la Société française de dermatologie (GUS)

1 Dermatologie et allergologie, hôpital Tenon, AP–HP, France 
2 Inserm 1135, Cimi-Paris, Paris, France 
3 Dermatologie et allergologie, hôpital Saint-Éloi, Montpellier, France 
4 Dermatologie, hôpital Claude-Huriez, université de Lille, Lille, France 
5 Immunologie clinique et d’allergologie, centre hospitalier Lyon Sud, hospices civils de Lyon, Pierre-Bénite, France 
6 Médecine interne, Grenoble, France 
7 Dermatologie, hôpital de l’Archet, Nice, France 
8 Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Il existe un lien entre certaines maladies inflammatoires chroniques et le syndrome métabolique ; au cours de l’urticaire chronique (UC), un état pro-inflammatoire a été mis en évidence. L’objectif de cette étude prospective était d’étudier le lien entre l’obésité et la sévérité de l’UC.

Patients et méthodes

Pour tout patient ayant une UC, un questionnaire comportant des données épidémiologiques et cliniques était rempli en ligne par les médecins membres du Groupe urticaire de la Société française de dermatologie, après recueil de sa non-opposition. Les critères d’évaluation étaient la sévérité de l’UC (score de réponse au traitement : UCT5/16 et/ou DLQI11/30), la présence d’une obésité morbide (IMC30) et/ou d’une obésité abdominale (périmètre abdominal80cm pour les femmes et94cm pour les hommes). Une analyse statistique était réalisée.

Résultats

Chez les 278 patients inclus en 10 mois dans 16 centres français, 202 (73 %) avaient une obésité, 139 (50 %) abdominale et 63 (23 %) morbide ; 40 % avaient entre 35 et 55 ans et 78 % étaient des femmes. Dans 33,5 % des cas l’UC évoluait depuis 6 semaines à 12 mois et dans 55 % depuis 1 à 10 ans. Les formes cliniques les plus fréquentes étaient par ordre décroissant l’association d’une urticaire superficielle (US) et d’angiœdèmes (AO) (40 %), une US isolée (25,5 %), l’association US/AO/U inductible (UI) 13 %, l’association US/UI et UI isolée 8 %. L’UCT moyen était de 7,8/16 (±4,8) et le DLQI moyen était de 8,4/30 (±6,99) sans différence statistiquement significative entre les groupes obèse et non-obèse. L’analyse univariée trouvait une corrélation positive entre l’obésité et la sévérité de l’UC ; odd ratio à 1,754 (IC95 % : 1,023–3,007, p=0,041). L’analyse multivariée avec régression logistique trouvait un odd ratio à 1,42 (IC95 % : 0,81–2,52) ; la prise d’antihistaminiques ou de corticoïdes n’étaient pas associée de façon significative à une obésité.

Discussion

Nos résultats objectivent un lien entre l’obésité et l’UC. Cependant, en raison d’un effectif trop faible, l’étude manque de puissance. L’absence de données biologiques chiffrées empêche une évaluation précise du syndrome métabolique associé. Il a été démontré que l’obésité abdominale était directement corrélée à la survenue d’une résistance à l’insuline et au syndrome métabolique. Deux études asiatiques suggèrent un lien entre des anomalies métaboliques et l’UC. Une étude de cohorte italienne comparant 13 479 patients atteints d’UC spontanée (UCS) à des témoins a mis en évidence un lien statistiquement significatif entre l’obésité et l’UCS.

Conclusion

Malgré le manque de puissance, nous rapportons la première étude prospective européenne sur l’existence d’un lien entre l’obésité et la sévérité de l’UC. Des études de plus grande envergure, explorant le lien entre le syndrome métabolique et l’UC, semblent importantes à réaliser pour une prise en charge optimale des patients atteints d’UC.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Étude prospective, Obésité, Syndrome métabolique, Urticaire chronique


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Vol 144 - N° 12S

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