Intérêt des patch-tests médicamenteux très à distance d’une toxidermie - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Les patch-tests médicamenteux sont incontournables pour le diagnostic et l’imputabilté des toxidermies notamment sévères. Ils sont généralement réalisés dans les 8 semaines à 6 mois (pour les DRESS en particulier) suivant l’épisode toxidermique. Leur réalisation au-delà d’un an n’est pas préconisée dans la crainte d’une perte de la mémoire immunitaire. Nous rapportons la positivité de patch-tests médicamenteux une vingtaine d’années après l’épisode toxidermique et discutons la possibilité de tester ces patients même tardivement.
Observation |
Un homme de 39 ans, aux antécédents de retard mental, était adressé en 2017 pour réalisation de tests dans l’hypothèse d’une toxidermie. Six mois auparavant, le patient avait présenté une éruption eczématiforme généralisée au décours d’une cure de hernie inguinale. La réaction avait débuté au niveau de l’aine le lendemain de l’intervention et s’était étendue en quelques jours à l’ensemble du tégument (visage excepté), sans atteinte systémique ; l’évolution avait été favorable sous dermocorticoïdes. L’analyse des photos, l’histologie cutanée, la biologie étaient compatibles avec une toxidermie eczématiforme et l’on suspectait une réaction à la Bétadine® utilisée pour le champ opératoire. Lors de cette consultation, nous apprenions que ce patient avait présenté en 1999 un « syndrome de Lyell » attribué à la carbamazépine, sans avoir jamais été testé. Nous réalisions les tests suivants : Batterie Standard Européenne, ajouts du GERDA, Bétadine Scrub, Bétadine® dermique, carbamazépine 10 % (Batterie Médicaments Chemotechnique, Malmö, Suède). Les patchs revenaient positifs pour la Bétadine® dermique (pertinent avec l’épisode actuel) et très positifs pour la carbamazépine 10 %, confirmant l’hypersensibilité à la carbamazépine chez ce patient.
Discussion |
Cette forte positivité extrêmement tardive du patch-test à la carbamazépine nous a questionné doublement : premièrement, une remise en cause du diagnostic initial de syndrome de Lyell pour un probable drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS). Deuxièmement, une discussion sur l’intérêt des tests tardifs. Classiquement, les recommandations sont de réaliser les patch-tests à partir de 8 semaines après guérison de la toxidermie, après 6 mois dans les DRESS pour éviter des réactions violentes et en raison souvent d’une corticothérapie toujours en cours. Mais il n’existe pas de recommandations sur le délai maximum de réalisation. Une seule étude portugaise a évalué la reproductibilité à long terme des tests dans des hypersensibilités retardées aux antibiotiques (18 exanthèmes maculo-papuleux, 1 DRESS, 1 pustulose exanthématique aiguë généralisée) ; les résultats étaient reproductibles chez 17 des 20 patients après un délai moyen de 6 ans ; cette reproductibilité était indépendante du délai des tests après la réaction, du type de toxidermie, du médicament, du sexe, de l’âge au moment des tests.
Conclusion |
Nous rappelons l’intérêt des patch-tests dans l’exploration des toxidermies, et soulignons leur performance même des années après l’épisode aigu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : DRESS, Patch-tests, Toxidermie
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S142-S143 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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