S'abonner

Intérêt des patch-tests médicamenteux très à distance d’une toxidermie - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.194 
B. Milpied, A.-S. Darrigade
 Dermatologie, CHU de Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 2
Iconographies 0
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Introduction

Les patch-tests médicamenteux sont incontournables pour le diagnostic et l’imputabilté des toxidermies notamment sévères. Ils sont généralement réalisés dans les 8 semaines à 6 mois (pour les DRESS en particulier) suivant l’épisode toxidermique. Leur réalisation au-delà d’un an n’est pas préconisée dans la crainte d’une perte de la mémoire immunitaire. Nous rapportons la positivité de patch-tests médicamenteux une vingtaine d’années après l’épisode toxidermique et discutons la possibilité de tester ces patients même tardivement.

Observation

Un homme de 39 ans, aux antécédents de retard mental, était adressé en 2017 pour réalisation de tests dans l’hypothèse d’une toxidermie. Six mois auparavant, le patient avait présenté une éruption eczématiforme généralisée au décours d’une cure de hernie inguinale. La réaction avait débuté au niveau de l’aine le lendemain de l’intervention et s’était étendue en quelques jours à l’ensemble du tégument (visage excepté), sans atteinte systémique ; l’évolution avait été favorable sous dermocorticoïdes. L’analyse des photos, l’histologie cutanée, la biologie étaient compatibles avec une toxidermie eczématiforme et l’on suspectait une réaction à la Bétadine® utilisée pour le champ opératoire. Lors de cette consultation, nous apprenions que ce patient avait présenté en 1999 un « syndrome de Lyell » attribué à la carbamazépine, sans avoir jamais été testé. Nous réalisions les tests suivants : Batterie Standard Européenne, ajouts du GERDA, Bétadine Scrub, Bétadine® dermique, carbamazépine 10 % (Batterie Médicaments Chemotechnique, Malmö, Suède). Les patchs revenaient positifs pour la Bétadine® dermique (pertinent avec l’épisode actuel) et très positifs pour la carbamazépine 10 %, confirmant l’hypersensibilité à la carbamazépine chez ce patient.

Discussion

Cette forte positivité extrêmement tardive du patch-test à la carbamazépine nous a questionné doublement : premièrement, une remise en cause du diagnostic initial de syndrome de Lyell pour un probable drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS). Deuxièmement, une discussion sur l’intérêt des tests tardifs. Classiquement, les recommandations sont de réaliser les patch-tests à partir de 8 semaines après guérison de la toxidermie, après 6 mois dans les DRESS pour éviter des réactions violentes et en raison souvent d’une corticothérapie toujours en cours. Mais il n’existe pas de recommandations sur le délai maximum de réalisation. Une seule étude portugaise a évalué la reproductibilité à long terme des tests dans des hypersensibilités retardées aux antibiotiques (18 exanthèmes maculo-papuleux, 1 DRESS, 1 pustulose exanthématique aiguë généralisée) ; les résultats étaient reproductibles chez 17 des 20 patients après un délai moyen de 6 ans ; cette reproductibilité était indépendante du délai des tests après la réaction, du type de toxidermie, du médicament, du sexe, de l’âge au moment des tests.

Conclusion

Nous rappelons l’intérêt des patch-tests dans l’exploration des toxidermies, et soulignons leur performance même des années après l’épisode aigu.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : DRESS, Patch-tests, Toxidermie


Plan


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S142-S143 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Une pustulose exanthématique aiguë localisée (PEAL) palmo-plantaire
  • E. Lafabregue, J. Denamps, G. Chaby, C. Lok
| Article suivant Article suivant
  • Urticaire chronique et obésité : quels liens ?
  • A. Soria, N. Raison-Peyron, E. Amsler, A. Du-Thanh, P. Mathelier-Fusade, D. Staumont-Sallé, F. Hacard, I. Boccon-Gibod, E. Castela, M.-S. Doutre, Groupe urticaire de la Société française de dermatologie (GUS)

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.