La pustulose exanthématique aiguë localisée (PEAL) est une variante rare de la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG). Nous en rapportons un nouveau cas, de topographie inhabituelle.

Une femme de 91 ans ayant comme principal antécédent une démence mixte, sans allergie connue, était hospitalisée en gériatrie pour une pneumopathie traitée par amoxicilline+acide clavulanique (Augmentin^®). Un érythème palmo-plantaire « en gants et chaussettes », bien limité, asymptomatique, apparaissait à 48 heures du début de l’antibiothérapie. À 72 heures, on notait une aggravation de l’éruption avec apparition sur le dos des deux mains de multiples pustules millimétriques non folliculaires, coalescentes, sans kératodermie associée, sans fièvre ni hypotension. Le reste du tégument était respecté, notamment les plis et les muqueuses. Aucun facteur de contact n’était mis en évidence. La patiente n’avait aucun antécédent de psoriasis. Biologiquement, il existait un syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à 15 000/mm³ dont 10 500 neutrophiles (PNN). La biopsie montrait une bulle intra-cornée contenant des PNN, associée à une discrète spongiose et un infiltrat dermique à PNN et quelques éosinophiles, sans leucocytoclasie ni vascularite. Les prélèvements bactériologiques et mycologiques étaient négatifs. Les sérologies virales, notamment le parvovirus B19, étaient négatives. La régression des signes cutanés après 48heures d’arrêt de l’Augmentin^® permettait de conclure à une PEAL selon les critères de l’EUROSCAR (Annexe A).

La PEAL a été décrite initialement en 2005 par Prange et al. comme une forme localisée de PEAG. Une vingtaine de cas ont été rapportés dans la littérature. Cette entité rare, causée dans plus de 90 % des cas par une prise médicamenteuse et notamment d’antibiotiques, est définie par des lésions cutanées ayant les mêmes caractéristiques cliniques et histologiques que la PEAG, cependant avec une topographie limitée principalement au niveau de la face, du cou et du thorax. Nous décrivons un nouveau cas de PEAL mais de topographie inhabituelle, palmo-plantaire. Dans ces formes localisées, les signes généraux peuvent être absents.

Nous rapportons un nouveau cas de PEAL secondaire à l’Augmentin^®, de localisation atypique palmo-plantaire.