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Carcinome verruqueux buccal plurifocal traité efficacement par erlotinib - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.181 
E. Schwob , D. Bessis, M. Lerisson, C. Girard
 Dermatologie, CHRU de Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le traitement du carcinome verruqueux buccal (CVB) plurifocal est difficile en raison du caractère multiple et étendu des lésions orales chez des patients le plus souvent âgés. Nous rapportons le cas d’une patiente souffrant d’un CVB sur leucoplasie verruqueuse proliférative (LVP), traitée par erlotinib.

Observation

Une femme de 88 ans développait depuis 5 ans des lésions bourgeonnantes papillomateuses et leucokératosiques du palais, des gencives maxillaires et de la face interne de la joue droite. Des biopsies buccales itératives mettaient en évidence une hyperplasie épithéliale inflammatoire avec dysplasie modérée à sévère, et une lésion malpighienne acanthosique et papillomateuse en faveur d’une dysplasie de haut grade sans contingent infiltrant. La recherche d’HPV 16 et 18 sur les lésions buccales était négative. L’immunomarquage avec l’anticorps anti-EGFR était diffusément positif sur la tumeur. Le diagnostic de CVB sur LVP était retenu devant l’évolution chronique, le caractère plurifocal des lésions et l’histologie compatible. Au vu de l’âge élevé de la patiente et de ses comorbidités, une chirurgie délabrante et un traitement par méthotrexate à forte dose étaient récusés. Une résection chirurgicale limitée des zones les plus bourgeonnantes à visée de confort était décidée, complétée d’un traitement adjuvant par erlotinib à la dose initiale de 50mg/j puis 100mg/j permettant une nette régression des lésions (Annexe A). L’apparition d’un syndrome main-pied invalidant conduisait à une interruption thérapeutique rapidement suivie d’une reprise évolutive de la pathologie. La reprise de l’erlotinib à posologie intermédiaire de 75mg/j permettait une nouvelle stabilisation des lésions avec un recul de 11 mois (Annexe A).

Discussion

Nous rapportons le premier cas de CVB traité avec succès par erlotinib. Celui-ci est un inhibiteur de la tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 1 (EGFR), habituellement utilisé dans le cancer bronchique non à petites cellules chez les patients présentant des mutations activatrices de l’EGFR, et dans le cancer du pancréas. Plusieurs publications ont récemment rapporté son efficacité dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou. Aucun traitement médical des CVB plurifocaux n’est validé, a fortiori chez le sujet âgé où le méthotrexate à forte dose reste d’utilisation délicate en raison de ses nombreux effets secondaires. L’expression diffuse de l’EGFR sur la tumeur de notre patiente indiquait une cible thérapeutique potentielle. L’intérêt de l’erlotinib réside dans sa facilité d’utilisation sous forme orale et sa bonne tolérance clinicobiologique.

Conclusion

Le traitement par erlotinib en adjuvant des formes étendues de CVB pourrait être une bonne alternative à la chirurgie délabrante ou au méthotrexate forte dose.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome verruqueux buccal, Erlotinib, Leucoplasie verruqueuse proliférative


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.181.


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Vol 144 - N° 12S

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