Réactions granulomateuses sur tatouage sous anti-BRAF + anti-MEK révélatrices de fausses progressions - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Les réactions sur tatouages (T) concernent 2 à 30 % des individus tatoués, essentiellement lichénoïdes, granulomateuses et pseudo-lymphomateuses, surviennent généralement dans les 1ère semaines suivant le geste. Nous rapportons 2 cas de réactions sur T survenues sous association de thérapies ciblées (TC) anti-BRAF et anti-MEK et révélant une réaction sarcoïdosique systémique.
Observations |
Le 1èr patient, âgé de 54 ans, avait en 1ère ligne d’un mélanome métastatique du vémurafénib depuis 2 ans, avec ajout de cobimétinib depuis 3 mois, lorsqu’il a présenté un tableau associant polyadénopathies et hypertrophie de l’ensemble de ses T avec liseré érythémateux périphérique. Malgré le caractère hypermétabolique des adénopathies au TEP-scanner, la cytoponction d’un ganglion identifiait des éléments lymphocytaires sans caractère atypique ou tumoral. Le taux d’enzyme de conversion de l’angiotensine était normal. Les TC ont été poursuivies à l’identique. Avec 1 an de recul, l’atteinte cutanée et ganglionnaire de ce qui a été diagnostiqué comme une sarcoïdose asymptomatique était stable et le mélanome en réponse thérapeutique prolongée. La 2e patiente, âgée de 42 ans, avait été traitée en 1ère ligne par immunothérapie (anti-PD1±anti-IDO) puis, devant une progression, par l’association dabrafénib et tramétinib. Brutalement, au bout de 3 mois, elle a présenté une polyadénopathie, une toux sèche et une infiltration érythémateuse de tous ses T, analogue au cas précédent, sans atteinte de ses cicatrices multiples antérieures. L’imagerie évoquait une réponse dissociée : fonte des localisations secondaires de mélanome mais apparition d’adénomégalies supra-centimétriques et aspect de verre dépoli pulmonaire. L’analyse histologique cutanée retrouvait une dermite granulomateuse constituée de granulomes épithélioïdes entourés d’une couronne lymphocytaire qui englobait du pigment de tatouage. Le tableau a été résolutif avec une corticothérapie générale courte malgré la poursuite de la TC (Annexe A).
Discussion |
Les « fausses progressions » par réactions granulomateuses sous immunothérapie sont bien décrites. Ces 2 cas nous paraissent intéressants car la réaction sur T a permis d’évoquer rapidement la granulomatose systémique sous TC. Un seul cas de réaction sur T au cours de TC à été rapporté récemment, sans granulome ni atteinte systémique associée. Par ailleurs, 11 cas de réactions sarcoïdosiques sous TC anti-BRAF et/ou anti-MEK ont été rapportés. Le phénomène est probablement sous diagnostiqué. Le mécanisme en jeu n’est pas connu mais probablement immunologique. Il est possible que l’étendue des tatouages (surfaces tatouées conséquentes dans nos 2 cas) puisse être un facteur précipitant.
Conclusion |
Ces 2 cas doivent attirer notre attention sur la possibilité de réactions granulomateuses mimant une progression sous TC notamment devant une modification d’aspect des T.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : granulomatose cutanée, mélanome, tatouage, thérapies ciblées
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.147. |
Vol 144 - N° 12S
P. S128-S129 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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