Rhinites croûteuses chroniques induites par les anti-TNF? alpha - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
L’efficacité des anti-TNFα est à mettre en balance avec la survenue fréquente lors de leur utilisation de réactions paradoxales. Nous décrivons à partir d’une série de cas la survenue de rhinites croûteuses chroniques (RCC) induites par les anti-TNFα.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective sur 21 patients traités par anti-TNFα, issus des CHU d’Angers et de Nantes, ayant présentés une rhinite croûteuse chronique (>3 mois) sous traitement. Les données épidémiologiques, cliniques ainsi que les explorations bactériologiques, immunologiques et histologiques ont été recueillies.
Résultats |
La RCC touche principalement les femmes (68 %), et les patients atteints de MICI (90 %) avec une majorité de maladies de Crohn (84 %). L’âge moyen lors de la survenue des symptômes est de 30,4 ans. Soixante-sept pour cent sont induits par l’infliximab et 33 % par l’adalimumab, avec un délai moyen de survenue des symptômes de 19 mois. La RCC débute par une atteinte inflammatoire finement squameuse des ailes du nez, de la columelle ou de la pointe du nez, et peut évoluer vers une atteinte endonasale croûteuse et/ou fissuraire uni ou bilatérale (Annexe A). Elle est associée à des lésions pustuleuses et érosives des plis : rétro-auriculaire (71 %), axillaires (33 %), sillon interfessier (24 %) ou commissure labiale (52 %). Des pustules ou papules inflammatoires sont trouvés sur le corps (67 %) et le pubis (24 %). Tous les gîtes et les pustules prélevés contiennent du Staphylocoque aureus. Les symptômes disparaissent systématique après l’arrêt du traitement anti-TNFα et récidivent lors de la reprise du traitement anti-TNFα confirmant l’imputabilité du traitement. Chez les patients poursuivant le traitement, 90 % obtiennent une rémission complète ou partielle suite à l’application d’antibiotiques locaux anti-staphylococcique, 67 % après la réalisation d’une décontamination des gîtes et 79 % sous corticothérapie locale.
Discussion |
La RCC est une entité nouvelle au sein des dermatoses induites par l’anti-TNFα. Bien que Staphylocoque aureus soit trouvé de façon constante au niveau nasal et des gîtes, l’origine infectieuse ne semble pas être l’unique facteur inducteur. La présence associée de lésions érosives et pustuleuses des plis rapproche la RCC des réactions « psoriasiformes » induite par les anti-TNFα, hormis l’atteinte nasale inhabituelle dans ces réactions. Lee et al. ont publié sous l’appellation de « pseudo-pustulose amicrobienne des plis » un cas semblable à ceux de notre série avec la présence également de Staphylocoque aureus au niveau des lésions, ce qui distingue ainsi la RCC de la dermatose neutrophilique connue.
Conclusion |
Nous décrivons dans cette série une nouvelle dermatose induite par l’anti-TNFα : la rhinite croûteuse chronique. Son association à des lésions érosives des plis et la présence de pustules la place aux frontières entre les réactions psoriasiformes et les dermatoses neutrophiliques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNF alpha, Réaction paradoxale, Rhinite croûteuse chronique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.145. |
Vol 144 - N° 12S
P. S127-S128 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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