Signature immunologique de la dermatomyosite amyopathique - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La dermatomyosite (DM) est une myopathie inflammatoire auto-immune associée à une atteinte cutanée caractéristique. La DM amyopathique (DMa) est caractérisée par l’absence d’atteinte musculaire. La DM est associée à la présence d’auto-anticorps et à une infiltration lymphocytaire de la peau et du muscle. Il n’existe pas d’étude immunologique spécifique à la DMa.
Matériel et méthodes |
Huit patients ayant une DMa (naïfs de tout traitement), 19 prélèvements sanguins de sujets sains (cellules mononucléées et sérum) et 8 prélèvements cutanés de sujets sains (pour microarray sur la peau) ont été analysés. Le phénotype lymphocytaire T a été réalisé par cytométrie de flux par marquage 18 couleurs. Les concentrations cytokiniques ont été analysées en ELISA par technique Luminex. L’ARN a été extrait sur coupes cutanées congelées avant analyse microarray grâce au Human Transcriptome Array. Les données microarray ont été analysées grâce à modèle linéaire pour données microarray et les données de cytométrie par test de Mann – Withney. L’ensemble des résultats a été comparé entre patients et sujets sains.
Résultats |
Les comparaisons ont permis de révéler une signature immunologique de la DMa, notamment :
– diminution de la fréquence des T CD3+CD4−CD8− (population régulatrice), augmentation de fréquence des CD3+CD8+CD28null, diminution de fréquence des iNKT, diminution de fréquence des CD3+CD26+ et des CD3+CD26+CD161+ (caractérisant les cellules MAIT) (Annexe A) ;
– absence de modification de la fréquence de lymphocytes Tregs ; –augmentation du niveau sérique des cytokines inflammatoires (IL-6, IL-10 et TNF-a) ;
– augmentation cutané des gênes de réponse à l’interféron de type I et diminution des gênes de réponse aux UV et de réparation aux dommages de l’ADN (Annexe A).
Discussion |
La DMa semble s’inscrire, comme la DM classique et le lupus érythémateux systémique (LES) dans le spectre des pathologies auto-immunes liées à l’interféron de type I. Certaines populations lymphocytaires dont le rôle a déjà été évoqué dans le LES sont également modifiées en nombre et en phénotype. Il s’agit de la première mise en évidence de modification d’expression des gènes de réponse aux UV et de réparation de l’ADN au cours de la DM confirmant une hypothèse étiopathogénique proche du LES. Des études supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer le caractère pathologique des modifications observées.
Conclusion |
Notre étude met en évidence une inflammation systémique au cours de la DMa, en confirmant certaines anomalies immunologiques observées au cours de la DM classique et du LES et ouvre la voie à l’utilisation de thérapie ciblées anti-inflammatoires systémiques et topiques au cours de la DMa.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatomyosite, Dermatomyosite amyopathique, Lymphocytes T, Transcriptome
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.144. |
Vol 144 - N° 12S
P. S127 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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