Les carcinomes épidermoïdes cutanés avancés sont associés à une prise en charge initiale incomplète. Étude d’une cohorte de 109 patients - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des carcinomes épidermoïdes cutanées (CEC) est définie par des recommandations HAS 2009. Les caractéristiques épidémiologiques des patients atteints d’un CEC avancé localement ou métastatique sont peu connues. L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs épidémiologiques associés à un CEC avancé (localement ou métastatique).
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective monocentrique sur une cohorte de soins courants de 109 patients identifiés par RCP régionale entre 2013 et 2016, et validés par relecture systématique du dossier. Un CEC avancé était défini comme « CEC pour lequel la prise en charge initiale ne pouvait relever d’une exérèse chirurgicale après évaluation par une équipe multidisciplinaire entrainée ». Les patients transplantés étaient inclus.
Résultats |
Dans notre cohorte, l’âge médian était de 83 ans (IQR=73,9 ; 89,8), l’état général OMS médian de 1 (1 ;2), 2 hommes/1 femme. Au total, 60 % des patients avaient des antécédents cardiologiques et 22 % avaient des troubles cognitifs. Soinxante quatorze pour cent des patients étaient issus d’un milieu rural/semi-rural (commune de résidence <15 000 habitants) et 17 % étaient institutionnalisés. La localisation du CEC était, dans 72 % des cas, la tête et le cou. 37 % des patients étaient d’emblée orientés vers des soins palliatifs par la RCP de recours régionale. Sur les 109 patients, n=38 (35 %) étaient diagnostiqués d’emblée au stade avancé, témoignant d’un défaut d’identification du CEC. Sur les n=71 restants, n=8 (11 %) n’ont pas eu de prise en charge dans les 3 mois suivant l’identification initiale du CEC, n=43 (61 %) avaient un compte rendu histologique non exhaustif pour les critères pronostiques HAS des CEC, n=26 (37 %) avaient eu un traitement incomplet ou non réalisé (exérèse intra-tumorale sans complément thérapeutique ou absence totale de traitement) (Annexe A).
Discussion |
Notre étude montre que les CEC avancés sont associés à une prise en charge initiale inexistante ou incomplète, dans une population âgée d’état général conservé, préférentiellement rurale ou semi-rurale. Nous émettons l’hypothèse d’un défaut d’accès à une expertise onco-dermatologique suffisante ayant pu aboutir à une sous-estimation du potentiel agressif des CEC et/ou une sous indication de soins curatifs optimisés.
Conclusion |
Notre étude souligne l’importance de constituer des réseaux sanitaires (dermatologue, chirurgien, anatomopathologiste, généraliste) de prise en charge des CEC et de sensibiliser les acteurs de santé aux recommandations de prise en charge des carcinomes épidermoïdes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome épidermoïde, Épidémiologie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.153. |
Vol 144 - N° 12S
P. S122 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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