Construction et validation interne d’un score clinicobiologique prédictif de formes graves d’infection à Puumala virus (Nephropathia Epidemica) parmi les cas survenus dans les Ardennes entre 2000 et 2014 - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
La néphropathie épidémique (NE), causée par le virus Puumala, est une forme modérée de fièvre hémorragique avec syndrome rénal, endémique dans le nord-est de la France, et menant fréquemment à une hospitalisation. Un score prédictif permettant l’identification des patients présentant un risque faible ou élevé de NE grave serait un outil utile en pratique clinique. L’objectif principal de cette étude était d’identifier les facteurs prédictifs de forme sévère afin d’obtenir un score clinico-biologique permettant d’identifier les patients susceptibles de développer une forme sévère de NE.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus dans une étude de cohorte rétrospective multicentrique tous les patients Ardennais atteints de NE sérologiquement confirmée de janvier 2000 à décembre 2014. Les patients atteints d’une forme sévère à l’admission étaient exclus. Une forme sévère était définie par : choc hypovolémique, hémorragique ou septique, créatininémie>353,6μmol/L, anurie (<300mL/24h), nécessité de dialyse, hémorragie nécessitant une transfusion sanguine, admission en unité de soins intensifs ou décès. Les caractéristiques à l’admission étaient considérées comme des variables explicatives potentielles. Une régression logistique multivariée était utilisée et un score prédictif était dérivé et validé à l’aide d’une technique de ré échantillonnage de type « Bootstrap ».
Résultats |
Deux cent cinq patients ont été finalement inclus (âge moyen 38,6±14,3 ans, 74,6 % d’hommes), dont 45 ont développé une forme grave. Les facteurs prédictifs indépendamment associés à la survenue d’une NE sévère étaient l’exposition aux néphrotoxiques (Odd Ratio ajusté (ORa)=3,25 ; p=0,005 ; 10 points), les troubles visuels (ORa=2,64 ; p=0,02 ; 8 points), une hématurie microscopique ou macroscopique (ORa=2,37 ; p=0,04 ; 7 points), une hyperleucocytose>10 Giga/L (ORa=3,03 ; p=0,01 ; 9 points) et une thrombopénie ≤90 Giga/L (ORa=3,74 ; p=0,003 ; 11 points). Un score ≤10 permettait d’identifier des patients à faible risque (3,3 % de formes graves) tandis qu’un score ≥20 permettait d’identifier des patients à haut risque (45,3 %) de NE grave. La statistique était de 0,80. Les techniques de ré échantillonnage montraient une bonne validation interne.
Conclusion |
Nous proposons ici un score simple, réalisable à l’admission, permettant d’identifier les patients à risque élevé ou faible de survenue de NE grave. Ce score pourrait faciliter l’évaluation clinique initiale et permettre de raccourcir la durée d’hospitalisation des patients à faible risque. Une validation externe est requise avant de recommander une large utilisation de ce score.
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Vol 38 - N° S2
P. A91 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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