Incidence et facteurs de risque d’infection à VZV chez les patients traités par cyclophosphamide intraveineux pour un lupus érythémateux systémique ou une vascularite systémique - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
L’incidence du zona est plus élevée chez les patients atteints de maladies auto-immunes, notamment de lupus érythémateux systémique (LES) ou de vascularite systémique. Le principal facteur de risque est la corticothérapie, mais le cyclophosphamide intraveineux (CYC IV) utilisé dans le traitement des formes sévères de ces pathologies semble également augmenter le risque de zona. Les objectifs de cette étude étaient de décrire et d’évaluer l’incidence et les facteurs de risque de zona chez les patients traités par CYC IV pour un LES ou une vascularite systémique, et d’analyser l’intérêt d’une prophylaxie par valaciclovir.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective monocentrique ayant inclus tous les patients majeurs ayant reçu un premier traitement par CYC pour un LES ou une vascularite systémique entre 2011 et 2015. La survenue d’une infection à VZV a été recherchée après la première exposition au CYC IV pour tous les patients par lecture des dossiers médicaux, les codes diagnostiques du Programme de médicalisation des systèmes d’informations, les sérologies et PCR réalisées au laboratoire de virologie et entretien avec les patients ou leur médecin traitant. L’incidence était comparée à l’incidence en population générale en 2015 (données du Réseau sentinelles). Les facteurs de risque potentiels ont été recherchés par modèle de Cox univarié (α=5 %).
Résultats |
Parmi les 110 patients inclus, 81 étaient traités pour une vascularite systémique et 29 pour un LES. Le suivi moyen était de 3,4 ans. Tous les patients recevaient une corticothérapie, et 96 ont également reçu un ou plusieurs immunosuppresseurs dans l’année suivant le CYC. Dix patients ont présenté un zona au cours du suivi (âge moyen : 63 ans, 9 femmes) soit une incidence de 27,9/1000 patients–années (IC95 % : 15,2–50,6) dont 6 dans l’année suivant le traitement par CYC soit une incidence de 59,4/1000 patients–année (IC95 % : 27,5–123,6). En comparaison, l’incidence dans la population générale en France en 2015 était estimée à 4,2/1000 habitants (IC95 % : 3,9–4,5). La plupart des zonas étaient simples mais 30 % des patients ont nécessité une hospitalisation et 40 % ont présenté des douleurs post-zostériennes. Parmi les 19 patients ayant bénéficié d’une prophylaxie par valaciclovir, aucun n’a présenté de zona. En analyse univariée, il y avait une nette tendance à un risque plus élevé de zona en cas de lymphopénie <500/mm3 lors de l’initiation du CYC (OR : 5,11 ; IC95 % : 0,94–27,93). Le sexe, l’âge ≥50 ans, l’insuffisance rénale, le diabète, l’utilisation d’autres immunosuppresseurs avant le CYC et la dose cumulée de CYC >3000mg n’étaient pas associés.
Conclusion |
Le zona est fréquent chez les patients traités par CYC pour un LES ou une vascularite systémique, notamment dans l’année suivant le traitement. La lymphopénie <500/mm3 semble en être le principal facteur de risque. L’intérêt d’une prophylaxie par valaciclovir est suggéré par cette étude.
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Vol 38 - N° S2
P. A90 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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