Étude de 65 patientes ayant présenté une mort fœtale in utero au cours d’un syndrome des antiphospholipides - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est défini par une combinaison de thromboses artérielles et/ou veineuses, de complications obstétricales (3 fausses couches spontanées successives, mort fœtale à partir de 10 semaines d’aménorrhée [SA] ou accouchement avant 34 SA du fait d’une insuffisance placentaire) et d’anticorps antiphospholipides persistants. À notre connaissance, il n’y a pas de large étude décrivant les morts fœtales in utero (MFIU) dans ce contexte ou analysant le devenir de ces patientes.
Patients et méthodes |
Nous avons analysé rétrospectivement l’histoire et les données cliniques de patientes suivies dans 4 hôpitaux universitaires français pour un SAPL (critères de Sydney) et ayant présenté une MFIU à 10 SA, ou plus, entre 2000 et 2016. Suivant les critères de classification, les patientes étaient exclues si la MFIU pouvait être expliquée par une complication fœtale ou obstétricale sans lien avec le SAPL. Les patientes étaient incluses à condition d’avoir eu un test antiphospholipides positif à 2 reprises à au moins 12 semaines d’intervalle et à moins de 5 ans de l’évènement obstétrical.
Résultats |
Au total, 65 patientes ont été incluses. Leur âge médian à la MFIU était de 29 ans (Écart interquartile [EIQ] : 26–33). Avant la MFIU, 11 patientes (17 %) avaient déjà eu une naissance vivante et 38 étaient nulligestes (58 %). Le SAPL était déjà documenté chez 11 patientes (17 %) et un lupus systémique (LES) diagnostiqué chez 9 patientes (14 %). Il y avait une prévalence élevée de profils triple positifs (35 %), soit positif pour l’anticoagulant circulant, l’anticardiolipine et l’antiB2-GP1 et 72 % de positivité pour l’anticoagulant circulant. Pendant la grossesse menant à la MFIU index, les traitement reçus étaient de l’aspirine à faible dose (n=7), de l’héparine de bas poids moléculaire (n=3) ou une combinaison des 2 (n=6). La MFIU survenait à un terme médian de 24 SA (EIQ : 18–27). Elle était associée dans 16 cas à des complications obstétricales maternelles, à savoir une pré-éclampsie (n=12), un Hemolysis, Elevated Liver enzymes and Low Platelet count (HELLP) syndrome (n=6) et/ou un hématome rétroplacentaire (n=5) et dans 25 cas à un retard de croissance intra-utérin (RCIU) (50 % sur 50 données disponibles). Il n’y a pas eu de mortalité maternelle. Des infarctus placentaires ont été retrouvés dans 28 des 38 examens anatomopathologiques disponibles (74 %). Pour la grossesse faisant suite à la MFIU, 35 des 45 patientes (78 %) recevant un traitement (aspirine ou héparine de bas poids moléculaire avant 12 SA) ont obtenu une naissance vivante contre seulement 2 des 10 patientes (20 %) n’ayant reçu aucun traitement. En incluant un suivi médian de 4 ans (EIQ : 2–9), 28 patientes (43 %) avaient présenté au moins une thrombose, dont la moitié avant la MFIU index et 29 % avaient un diagnostic de LES. Au total, 54 patientes (83 %) ont eu au moins une naissance vivante. L’âge médian au dernier suivi des femmes sans enfant était de 33 ans (EIQ : 30–45), suggérant potentiellement plus de naissances vivantes à venir.
Conclusion |
La MFIU était principalement inaugurale, et, est généralement non associée aux complications obstétricales maternelles. Nous avons, en revanche, retrouvé un RCIU dans 50 % des cas pour lesquels les données étaient disponibles. Il y avait présence d’une biologie antiphospholipides robuste et d’un nombre significatif de LES et de thrombose. Néanmoins, la majorité de ces patientes ont réussi à avoir une naissance vivante sous traitement.
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Vol 38 - N° S2
P. A76 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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