Le BDNF et la neurotensine sont-elles impliquées dans la résistance au rituximab au cours de la polyarthrite rhumatoïde ? - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Les neurotrophines (NTs) et la neurotensine (NTS), neuropeptides capables de moduler la réponse immune et/ou la survie lymphocytaire et plasmocytaire, mettent en jeu les mêmes boucles autocrines de survie (Akt et Erk). Parmi les traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde (PR), le methotrexate (MTX) et le rituximab (RTX) régulent l’inflammation par modulation cytokinique et déplétion lymphocytaire. Environ 30 % des patients traités sont cependant en échec thérapeutique. L’objectif de cette étude est de rechercher l’implication de la NT BDNF et de la NTS dans la survie et la résistance à l’apoptose lymphocytaire après traitement par MTX et RTX.
Résultats |
L’étude in vitro a été réalisée sur une lignée cellulaire de lymphome B mature EBV négatif (BL41). La modulation de la prolifération et de l’apoptose via l’ajout de BDNF et de NTS exogènes ainsi que le blocage pharmacologique de leurs récepteurs spécifiques ont été effectuées en conditions basales de culture et de déprivation sérique après traitements par MTX et RTX. L’étude des voies de signalisation Akt, Erk et P38 a été réalisée par Western Blot. L’étude in vivo a été effectuée sur n=21 patients adultes atteints de PR (critères ACR 1987 remplis) traités par MTX et/ou RTX et n=10 témoins sains appariés par âge et sexe. L’activité de la maladie a été mesurée selon le DAS28 VS Après Ficoll®, les sérums, LB et LT ont été extraits par immunosélection négative. Les études ont été menées par tests Elisa pour le dosage sérique de BDNF et NTS, qPCR pour l’expression transcriptionnelle de BDNF, NTSR1 et 2, et Sortiline pour les lymphocytes non B ; par cytométrie de flux pour TrkB, Sortiline et NTSR2 pour les lymphocytes B. L’analyse statistique a été effectuée sur des expériences indépendantes via StatView. In vivo, les concentrations sériques de BDNF et NTS augmentaient significativement chez les patients PR par rapport aux témoins. Elles avaient tendance à croître avec l’activité de la maladie et à distance du traitement par RTX. Le RTX réduisait les taux sériques de BDNF et NTS, mais sans recouvrer ceux des témoins. Parallèlement, l’expression lymphocytaire B et T de leurs récepteurs était modifiée : l’étude transcriptionnelle des récepteurs de la neurotensine au niveau lymphocytaire T mettait en évidence une extinction de transcription de NTSR1 chez les patients PR (p<0,05). A contrario, plus la PR était active, plus NTSR2 était surexprimée (p<0,05). Une augmentation significative de la transcription de la Sortiline s’observait aussi. Au niveau lymphocytaire B, TrkB s’exprimait exclusivement chez les patients PR (p<0,05) et la Sortiline tant chez les patients que chez les témoins, avec tendance à augmenter avant retraitement par RTX. In vitro, en condition de stress sérique, BDNF et NTS accroissaient la survie cellulaire BL41 par les voies Erk et Akt, inhibées par le MTX et le RTX. La NTS exogène réduisait l’apoptose qui était induite par le RTX sur la lignée BL41 et potentialisée par le blocage du récepteur NTSR1 (Meclinertant®).
Conclusion |
En conclusion, cette étude met en évidence une augmentation sérique du BDNF et de la NTS au cours de la PR, en particulier active. Le traitement par RTX permet une réduction de ces taux plasmatiques. L’ensemble des résultats in vivo et in vitro effectués sur cellules B et T laissent ainsi percevoir l’implication du BDNF et de la NTS dans la résistance thérapeutique au RTX via l’expression membranaire de TrkB. Le profil d’expression lymphocytaire T des récepteurs à la NTS évoque également l’implication de cette dernière dans le maintien d’une réponse immune pathologique.
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Vol 38 - N° S2
P. A53-A54 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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