Caractérisation phénotypique des perturbations périphériques des basophiles dans le syndrome des antiphospholipides - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) est une affection auto-immune caractérisée par des thromboses, des complications obstétricales et la présence d’anticorps anti-phospholipides. Les basophiles, longtemps associés aux allergies et aux infections parasitaires, sont connus pour être activés et capables d’améliorer la production d’auto-anticorps dans les maladies auto-immunes, en particulier dans le lupus érythémateux systémique (LES). Ici, nous avons caractérisé le phénotype périphérique des basophiles dans le SAPL.
Patients et méthodes |
Les basophiles périphériques de patients atteints de SAPL primaire, de SAPL associé aux LES (SAPL-LES) et de témoins sains (HC) ont été analysés en cytométrie en flux.
Résultats |
Quarante-trois patients consécutifs avec SAPL dont 10 patients atteints de SAPL-LES, et 20 HC ont été recrutés. Aucun patient n’était traité par corticostéroïde ou immunosuppresseur. Trente-cinq (81,4 %) patients avaient un anticoagulant circulant lupique, 33 (76,7 %) avaient des anticorps anti-cardiolipines et 24 (55,8 %) avaient des anticorps anti-β2GP1. Vingt (46,5 %) patientes avaient eu un SAPL obstétrical, 20 (46,5 %) patients avaient eu un SAPL artériel et 19 (44,2 %)patients un SAPL veineux. Six patients (14 %) avaient eu un SAPL catastrophique (CAPS). Les marqueurs d’activation des basophiles ont révélé une diminution de la proportion de basophiles CD193+ chez les patients atteints de SAPL comparativement aux sujets sains (63,0 % [27,3–85,0] vs 90,4 % [74,1–97,1] ; p<0,05) et une intensité moyenne de fluorescence (MFI) accrue de CD69 à la surface des basophiles chez les patients atteints de SAPL vs HC (839 [436–1434] vs 318 [103–755] ; p<0,05). Les marqueurs fonctionnels des basophiles ont révélé une diminution de la proportion de basophiles CD62L+ dans le SAPL vs HC (99,0 % [95,6–100] vs 100 % [99,6–100] p<0,05) et une proportion accrue de basophiles HLA−DR+ dans le SAPL vs HC (32,3 % [16,8–77,2] vs 10,0 % [3,4–21,7] ; p<0,05). Il n’y avait aucune différence entre les patients atteints de SAPL, les patients atteints de LES-SAPL, et les patients atteints de CAPS. Par rapport aux patients sans SAPL obstétricale, les patientes ayant eu un SAPL obstétrical (46,5 %) avaient une proportion réduite de basophiles CD196+ (25,5 % [11,3–32,5] vs 31,9 % [25,8 à 66,3] ; p<0,05), une proportion accrue de basophiles CD63+ (34,8 % [0,25–53,3] vs 7,4 % [0–37,9] ; p<0,05) et une proportion accrue de basophiles HLA−DR+ (49,0 % [23,4–79,6] contre 20,8 % [8,7 à 70,8] ; p<0,05). Enfin, la proportion de basophiles CD154+ était plus élevée chez les patients qui avaient eu des fausses couches (47,6 % [38,2–56,1] vs 19,7 % [5,1 à 35,8] ; p<0,01) et la MFI de CD62L était plus élevée à la surface des basophiles des patientes ayant expérimenté une mort fœtale in utero (11 823 [9862–15 546] vs 7978 [4628–10 160] ; p<0,05).
Conclusion |
Les principales caractéristiques phénotypiques des basophiles dans le SAPL sont une expression accrue du marqueur CD69, une diminution de l’expression du marqueur CD193 et une augmentation de l’expression du marqueur HLA-DR. Ces perturbations suggérent un rôle potentiel pour les basophiles dans cette pathologie auto-immune. Les patientes atteintes de SAPL obstétrical diffèrent des autres patients atteints de SAPL par les récepteurs CD196+, CD63+ et HLA−DR+ à la surface des basophiles.
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Vol 38 - N° S2
P. A48-A49 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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