Évaluation du TEP/IRM dans les vascularites des gros vaisseaux : étude monocentrique prospective - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic des vascularites des gros vaisseaux peut être difficile, notamment dans l’artérite à cellules géantes (ACG) en cas de négativité de la biopsie de l’artère temporale. Dans l’artérite de Takayasu (AT), les marqueurs biologiques peuvent faire défaut pour distinguer une sténose séquellaire d’une lésion artérielle active. La tomographie par émission de positrons couplée au scanner (PET/scanner) a montré une bonne sensibilité et une bonne spécificité pour le diagnostic et l’évaluation de l’activité des vascularites des gros vaisseaux, mais il existe peu de données sur l’intérêt de la nouvelle modalité hybride TEP/IRM. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’apport du TEP/IRM dans le diagnostic et le suivi des vascularites des gros vaisseaux.
Patients et méthodes |
Tous les patients consécutifs présentant une vascularite des gros vaisseaux (AT répondant aux critères diagnostiques d’Ishikawa modifiés par Sharma, ou ACG répondant aux critères de l’American College of Rheumatology) et ayant réalisé un TEP/IRM entre octobre 2015 et juin 2017 dans notre centre ont été inclus. Le protocole du TEP/IRM (SIGNA, General Electrics) consistait en l’acquisition d’un TEP du crane jusqu’à mi-cuisse, 90min après injection de FDG, couplée à des séquences T2, T1 post contraste et une angio-IRM sur l’aorte thoracique et les troncs supra-aortiques. Les données cliniques, biologiques et les traitements ont été évaluées au diagnostic, au moment du TEP/IRM, et aux dernières nouvelles.
Résultats |
Treize patients (dont 7 femmes), 6 suivis pour une AT et 7 pour une ACG, ont été inclus, avec un âge médian au diagnostic de 67 ans (23–87 ans), et ont passé un total de 18 TEP/IRM. Au moment du TEP/IRM, l’évaluation clinique montrait des signes vasculaires dans 7/18 cas (39 %) et systémiques dans 8/18 cas (44 %). La protéine C-réactive (CRP) était >10mg/L dans 11/18 cas (61 %), avec une médiane à 23mg/L (0–250). Le TEP/IRM était positif (fixation vasculaire supérieure au bruit de fond hépatique associée à un épaississement pariétal, œdème ou sténose en IRM) dans 10/18 cas (55 %), avec une SUV max. médiane à 3 (1,8–3,6). L’IRM montrait une aortite dans 11/18 cas (61 %), avec une sténose artérielle dans 4/18 cas (22 %), uniquement dans l’AT. Onze TEP ont été réalisés sous traitement (11/18, 61 %), par corticothérapie dans 10 cas avec une dose médiane de 30mg/j (3–240). Parmi les dix-huit TEP, dix ont été réalisées pour une AT et 8 pour une ACG. 63 % étaient positifs dans l’AT, versus 50 % dans l’ACG (p=0,4), avec une SUV max. à 3,4 (2,1–8,6) et 2,6 (1,8–7,1) respectivement (p=0,4). Il n’y avait pas de différence significative sur le nombre d’aortite (63 versus 50 %, p=0,4) mais le taux de sténose était plus élevé dans l’AT (40 % versus 0 %, p=0,04). Les patients avec un TEP/IRM positif avaient plus de signes vasculaires (60 % versus 13 %, p=0,06) et une CRP plus élevée (25mg/L versus 4,5mg/L, p=0,04). Le TEP/IRM était positif chez 9 des 11 patients avec une maladie active (82 %) et négatif chez tous les patients en rémission. La SUV max. médiane était de 4,7 (2,1–8,6) chez les patients avec une maladie active, versus 2 (1,8–2,6) chez les patients en rémission (p=0,003). Le taux d’aortite et de sténose en IRM étaient identiques chez les patients avec une maladie active et ceux en rémission (73 % versus 43 %, 18 % versus 29 %, respectivement). Seuls 6 patients sur 11 (55 %) avec une maladie active étaient traités au moment de la TEP, avec une dose médiane de corticoïdes à 52,5mg/j (15–240), tandis que 5 patients sur 7 (71 %) en rémission étaient toujours traités, avec une dose médiane de corticoïdes à 12,5mg/j (3–40). Le délai entre le diagnostic et le TEP/IRM était significativement plus long chez les patients en rémission (25 [0–222] versus 138 [14–179] mois, p=0,004).
Conclusion |
Le TEP/IRM est une nouvelle modalité d’imagerie hybride, permettant une analyse précise et multimodalités des parois vasculaires. Il apparaît comme un examen complémentaire intéressant pour le diagnostic et le suivi des vascularites des gros vaisseaux, et pourrait permettre d’améliorer l’évaluation de l’activité et le suivi des vascularites des gros vaisseaux.
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Vol 38 - N° S2
P. A36-A37 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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