Glomérulonéphrite associée aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) : valeur pronostique de la fibrose interstitielle - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic de vascularite associée aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (AAV) repose sur la ponction-biopsie rénale (PBR). Une classification histologique glomérulaire proposée en 2010 par Berdenet et al. aide à établir le pronostic rénal des patients atteints d’AAV. Le but de notre étude était de réévaluer la valeur pronostique de cette classification au sein de la population française et de déterminer les facteurs de risque de rechute rénale.
Patients et méthodes |
Les données clinicobiologiques et histologiques de 113 patients atteints d’une AAV rénale, diagnostiquée entre 2003 et 2013, ont été recueillies dans cette étude rétrospective et multicentrique. Une relecture des PBR a permis de classer chaque patient dans un des groupes de la classification de Berden. La survie rénale et globale de cette classification et la valeur pronostique d’autres critères clinicobiologiques et histologiques ont été analysées.
Résultats |
Notre étude permet de valider en analyse de survie rénale et de survie globale cette classification. La survie rénale à 1 an et 5 ans est respectivement de 94 % et 89,5 % pour le groupe focal, 80 % et 80 % pour le groupe croissant, 82 % et 66,5 % pour la classe mixte, 72 % et 54,5 % pour le groupe scléreux. En analyse multivariée, une fibrose interstitielle (CI)>25 % (p=0,01) et un débit de filtration glomérulaire plus bas au diagnostic (p<0,0001) sont associés à une survie rénale plus défavorable. Seul un âge plus élevé au diagnostic est un facteur de risque indépendant de décès global (p=0,01). En regroupant les patients des classes croissant et mixte en un groupe intermédiaire, nous avons montré que ceux avec une CI>25 % partagent la même survie rénale que le groupe scléreux alors que le groupe intermédiaire ayant ≤25 % de CI avait un pronostic rénal intermédiaire avec la classe focale. Enfin, une durée plus longue d’immunosuppression en entretien et un infiltrat interstitiel >25 % étaient les deux facteurs protecteurs d’une rechute rénale en analyse multivariée (p=0,0004 et p=0,016 respectivement).
Conclusion |
Dans notre étude, l’évaluation du degré de fibrose interstitielle apparaît déterminante et s’avère plus discriminante que la classification de Berden pour juger du pronostic rénal. Toutefois, d’autres études sont nécessaires pour pouvoir estimer avec certitude la capacité de récupération rénale des patients grâce à la classification de Berden modifiée par la fibrose interstitielle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 38 - N° S2
P. A34 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?