Atteinte des gros vaisseaux et dilatation aortique dans l’artérite à cellules géantes : étude multicentrique de 549 patients - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
L’atteinte des gros vaisseaux dans l’artérite à cellules géantes (ACG) est fréquente et définit probablement un sous-groupe bien distinct de la maladie, avec un risque accru de dilatation aortique. Cette étude a pour objectif de mieux caractériser la présentation initiale et évolutive de ces patients avec une atteinte des gros vaisseaux.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective, multicentrique dans 6 centres de médecine interne et avons inclus 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux, que nous avons comparés à 301 patients témoins avec une ACG sans atteinte des gros vaisseaux à l’imagerie. Les facteurs associés avec la survenue d’une dilatation aortique étaient identifiés dans un modèle multivarié.
Résultats |
Parmi les 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux démontrée à l’imagerie (dont 215 sur une tomographie par émission de positons [TEP]), l’aorte thoracique, l’aorte abdominale et les artères sous-clavières étaient atteintes dans 89 %, 73 % et 67 % des cas, respectivement. Les patients avec une atteinte des gros vaisseaux étaient significativement plus jeunes (p<0,0001), plus souvent des femmes (p=0,01), avaient moins de signes crâniens (p<0,0001) et moins de pseudopolyarthrite rhizomélique (p=0,001). En revanche, ils avaient plus souvent des symptômes extracrâniens (p=0,05) que les patients sans atteinte des gros vaisseaux. Les doses de glucocorticoïdes n’étaient pas différentes entre les deux groupes initialement, à m3, m6 et m12, mais le taux d’arrêt des glucocorticoïdes était plus faible chez les patients avec une atteinte des gros vaisseaux (p=0,0003). Même si le taux de rechute n’était pas différent dans les deux groupes (p=0,2), les patients avec une atteinte des gros vaisseaux recevaient plus souvent des immunosuppresseurs (p=0,008). La mortalité était plus importante chez les patients sans atteinte des gros vaisseaux (p=0,007), principalement liée à des infections ou des évènements cardiovasculaires. Une nouvelle imagerie de l’aorte était réalisée à 19 [5–162] et 17 [6–168] mois après le diagnostic chez 154 et 123 patients, respectivement avec et sans atteinte des gros vaisseaux. Une dilatation de l’aorte était découverte chez 21 % des patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, contre 7 % chez les autres (p=0,0008). Chez les patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, l’aorte se dilatait sur un segment inflammatoire chez 94 % d’entre eux. En analyse multivariée, l’atteinte antérieure des gros vaisseaux était le facteur prédictif le plus robuste concernant le risque de dilatation aortique (hazard ratio à 3,16 [1,34–7,48], p=0,009).
Conclusion |
Notre étude confirme que l’atteinte des gros vaisseaux représente bien un sous-groupe distinct de la maladie avec un risque accru de dilatation aortique. Un contrôle régulier de la morphologie aortique est nécessaire durant le suivi.
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Vol 38 - N° S2
P. A28-A29 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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