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Atteinte des gros vaisseaux et dilatation aortique dans l’artérite à cellules géantes : étude multicentrique de 549 patients - 23/11/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.10.284 
H. De Boysson 1, , A. Daumas 2, M. Vautier 3, E. Liozon 4, M. Lambert 5, M. Samson 6, M. Ebba 2, A. Dumont 1, B. Bonnotte 6, A. Sultan 1, D. Saadoun 3, A. Aouba 1
1 Médecine interne, CHU de Caen, Caen, France 
2 Médecine interne, gériatrie et thérapeutique, hôpital de la Timone, Marseille, France 
3 Médecine interne 2, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
4 Médecine interne, CHU de Limoges, 2, avenue Martin-Luther-King, Limoges, France 
5 Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, France 
6 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’atteinte des gros vaisseaux dans l’artérite à cellules géantes (ACG) est fréquente et définit probablement un sous-groupe bien distinct de la maladie, avec un risque accru de dilatation aortique. Cette étude a pour objectif de mieux caractériser la présentation initiale et évolutive de ces patients avec une atteinte des gros vaisseaux.

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective, multicentrique dans 6 centres de médecine interne et avons inclus 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux, que nous avons comparés à 301 patients témoins avec une ACG sans atteinte des gros vaisseaux à l’imagerie. Les facteurs associés avec la survenue d’une dilatation aortique étaient identifiés dans un modèle multivarié.

Résultats

Parmi les 248 patients avec une atteinte des gros vaisseaux démontrée à l’imagerie (dont 215 sur une tomographie par émission de positons [TEP]), l’aorte thoracique, l’aorte abdominale et les artères sous-clavières étaient atteintes dans 89 %, 73 % et 67 % des cas, respectivement. Les patients avec une atteinte des gros vaisseaux étaient significativement plus jeunes (p<0,0001), plus souvent des femmes (p=0,01), avaient moins de signes crâniens (p<0,0001) et moins de pseudopolyarthrite rhizomélique (p=0,001). En revanche, ils avaient plus souvent des symptômes extracrâniens (p=0,05) que les patients sans atteinte des gros vaisseaux. Les doses de glucocorticoïdes n’étaient pas différentes entre les deux groupes initialement, à m3, m6 et m12, mais le taux d’arrêt des glucocorticoïdes était plus faible chez les patients avec une atteinte des gros vaisseaux (p=0,0003). Même si le taux de rechute n’était pas différent dans les deux groupes (p=0,2), les patients avec une atteinte des gros vaisseaux recevaient plus souvent des immunosuppresseurs (p=0,008). La mortalité était plus importante chez les patients sans atteinte des gros vaisseaux (p=0,007), principalement liée à des infections ou des évènements cardiovasculaires. Une nouvelle imagerie de l’aorte était réalisée à 19 [5–162] et 17 [6–168] mois après le diagnostic chez 154 et 123 patients, respectivement avec et sans atteinte des gros vaisseaux. Une dilatation de l’aorte était découverte chez 21 % des patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, contre 7 % chez les autres (p=0,0008). Chez les patients avec une atteinte antérieure des gros vaisseaux, l’aorte se dilatait sur un segment inflammatoire chez 94 % d’entre eux. En analyse multivariée, l’atteinte antérieure des gros vaisseaux était le facteur prédictif le plus robuste concernant le risque de dilatation aortique (hazard ratio à 3,16 [1,34–7,48], p=0,009).

Conclusion

Notre étude confirme que l’atteinte des gros vaisseaux représente bien un sous-groupe distinct de la maladie avec un risque accru de dilatation aortique. Un contrôle régulier de la morphologie aortique est nécessaire durant le suivi.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 38 - N° S2

P. A28-A29 - décembre 2017 Retour au numéro
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