Caractéristiques de l’artérite à cellules géantes survenant au décours d’une pseudopolyarthrite rhizomélique ou d’une polyarthrite séronégative traitée : étude cas témoins - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Nous avons analysé les conditions de survenue et les principales caractéristiques de l’artérite à cellules géantes (ACG) diagnostiquée chez des patients préalablement cortisonés pour une pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et/ou une polyarthrite séronégative (PSN).
Patients et méthodes |
L’étude, rétrospective, a été menée dans deux centres hospitalo-universitaires, avec comparaison des caractéristiques rhumatologiques initiales et évolutives de 67 PPR/PSN précédant une ACG à celles d’un groupe de 65 patients tirés au sort dans une cohorte de PPR/PSN recrutées en Médecine interne, n’ayant pas évolué vers une ACG. Nous avons comparé de façon similaire, les caractéristiques initiales et l’évolution des ACG post-PPR/PSN à celle de 130 ACG plus classiques (65 avec et 65 sans atteinte rhumatologique associée).
Résultats |
La PPR/PSN a précédé l’ACG de 3 à 125 mois (médiane : 18 mois). Une ischémie visuelle permanente est survenue chez 10 patients, dont 8 présentaient des signes cliniques d’artérite crânienne. Le seul élément distinctif de PPR/PSN suivie d’ACG, comparée aux PPR/PSN usuelles, est une nette prédominance féminine (p<0,001), sans doute exagérée par une surreprésentation masculine chez les témoins. Les taux de rechutes multiples, de formes résistantes à la corticothérapie, et le pourcentage de patients recevant un traitement d’épargne cortisonique sont les mêmes dans les 2 groupes. Par rapport aux ACG plus classiques, l’ACG post-PPR/PSN comporte plus souvent la preuve d’une aortite infraclinique (OR 6,42 ; IC95 % 2,39–17,23 ; p<0,001). À l’inverse, la céphalée (OR 0,44 ; IC95 % 0,19–1,03 ; p=0,06) et la fièvre (OR 0,29 ; IC95 % 0,13–0,64, p=0,002) sont plus rarement rapportés dans l’ACG post-PPR/PSN. Les 2 formes d’ACG (post-PPR/PSN et usuelle) ont une réponse thérapeutique et une évolution tardive comparable.
Discussion |
Cette étude comporte des limites liées à sa nature rétrospective, à la taille de l’échantillon et à de probables biais de recrutement des PPR et PSN en Médecine interne. Le caractère résistant d’une PPR classique ne semble pas prédisposer à une rechute artéritique. Les présentations céphaliques d’ACG post-PPR/PSN sont une urgence thérapeutique. Cependant, comparativement aux ACG classiques, les ACG secondaires sont plus souvent frustes et comportent une fréquence plus élevée d’aortites infracliniques.
Conclusion |
La fréquence d’une ACG secondaire à une PPR ou une PSN est d’environ 7 % dans un recrutement hospitalo-universitaire. Les patients atteints de PPR ou de PSN doivent être informés de cette éventualité et éduqués vis-à-vis des signes d’alerte d’une artérite crânienne.
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Vol 38 - N° S2
P. A28 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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