Étude de l’action du plomb sur la fonction endocrine reproductrice chez les travailleurs masculins - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le but de notre travail est de rechercher l’impact de l’exposition au plomb sur les hormones sexuelles et la relation entre l’intensité de l’exposition et ces effets.
Matériels et méthodes |
La population de notre étude est constituée de 303 travailleurs masculins dont 256 sont exposés à des niveaux variés au plomb et 47 non exposés. Tous les travailleurs ont répondu à un questionnaire afin de recueillir notamment les données socioprofessionnelles (âge, niveau d’étude, habitudes toxiques) et les antécédents pathologiques personnels et familiaux. Le poids et la taille ont été mesurés et l’index de masse corporelle (IMC) a été calculé. Les dosages de la plombémie et des hormones sexuelles (FSH, LH, testostérone, prolactine et œstradiol) ont été réalisés. Les travailleurs exposés au plomb ont été classés en quatre catégories d’exposition selon le niveau de la plombémie en quatre catégories : exposition faible (plombémie<20μg/dL) ; exposition modérée (plombémie entre 20 et 39μg/dL) ; exposition élevée (plombémie entre 40 et 59μg/dL) et exposition très élevée (plombémie≥60μg/dL).
Résultats |
Dans le groupe exposé au plomb, la testostérone est corrélée négativement à l’âge et à l’IMC (p<0,001) ; la PRL est corrélée positivement à la plombémie (p<0,05) et négativement à l’âge (p<0,001) et au tabagisme (p<0,01) ; la FSH est corrélée positivement à l’âge (p<0,001) et au tabagisme (p<0,01) ; la LH est corrélée positivement à la plombémie et négativement à l’âge et au tabagisme (p<0,05) et enfin le rapport testostérone/LH est corrélé négativement à l’IMC (p<0,05). Dans le groupe non exposé, la testostérone est corrélée négativement à l’âge (p<0,01) ; la PRL est corrélée positivement à la consommation de café (p<0,01) ; l’œstradiol est corrélé positivement à la plombémie (p<0,05) et à la consommation de thé (p<0,01) ; la FSH est corrélée positivement au tabagisme (p<0,001). Les niveaux sériques de testostérone et d’œstradiol sont plus bas de façon statistiquement significative dans toutes les catégories exposées au plomb par rapport au groupe non exposé. La prolactine est plus élevée dans la catégorie d’exposition la plus élevée par rapport à la catégorie d’exposition faible. La FSH est plus faible dans la catégorie d’exposition très élevée par rapport à la catégorie non exposée. La LH est diminuée dans les catégories d’exposition faible, modérée et très élevée par rapport à la catégorie non exposée, elle est augmentée dans la catégorie d’exposition élevée par rapport aux catégories d’exposition faible et modérée. Le rapport T/LH est diminué dans la catégorie d’exposition élevée par rapport aux catégories d’exposition faible et modérée. L’analyse multivariée après ajustement sur les variables confondantes représentées par l’âge, l’IMC, la consommation de tabac, de café et de thé montre un lien statistiquement significatif entre les catégories d’exposition au plomb d’une part et la testostérone, l’œstradiol, la FSH et la LH d’autre part. Cet effet concerne toutes les catégories exposées de plombémie comparativement à la catégorie non exposée pour la testostérone et uniquement certaines catégories d’exposition pour les autres hormones.
Discussion |
Notre étude a porté sur un effectif large. L’action du plomb sur la fonction endocrine reproductrice observée dans notre étude pourrait entraîner des effets adverses sur la fertilité des travailleurs exposés au toxique.
Conclusion |
Dans la présente étude nous avons retrouvé une association significative entre l’exposition professionnelle au plomb et la plupart des hormones sexuelles étudiées, ce lien persiste après ajustement sur les variables confondantes potentielles. Cet effet est observé même à des niveaux d’exposition situés en deçà des normes établies.
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Vol 38 - N° S2
P. A229-A230 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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