Rentabilité des différents moyens d’investigation à visée étiologique en matière d’anémie ferriprive - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
La carence martiale touche encore une grande proportion de la population mondiale. L’identification de l’étiologie de l’anémie ferriprive (AF) est primordiale pour permettre une prise en charge adaptée et un diagnostic précoce d’une éventuelle néoplasie sous-jacente. Le but de notre travail était d’étudier l’apport de l’imagerie et de l’endoscopie en matière d’AF.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective descriptive transversale des patients hospitalisés en médecine interne et/ou suivis aux consultations externes médicales annexées au service de médecine interne sur une période de 15 ans allant de mai 2001 à avril 2015. Tous les dossiers des patients admis au service de médecine interne et dont les codes diagnostiques étaient : anémie hypochrome microcytaire, anémie hyposidérémique, anémie ferriprive ou anémie par carence martiale ont été analysés et seuls les patients adultes répondant à une définition biologique de l’anémie ferriprive ont été inclus, soit un total de 100 dossiers.
Résultats |
L’âge moyen de nos patients était de 45,6 ans±16,3 avec une prédominance féminine et un sex-ratio H/F=0,4 (71 femmes et de 29 hommes). Un saignement extériorisé a été rapporté par 42 % des patients et 29 % des patients avaient des plaintes digestives. Dans 19 % des cas, l’anémie ferriprive a été découverte fortuitement sur un hémogramme demandé dans le cadre du suivi d’une pathologie préexistante. Tous les patients retenus pour l’étude ont bénéficié d’au moins un examen complémentaire à visée étiologique. Le choix de l’examen de première intention était guidé par les signes d’appel permettant l’orientation vers une étiologie de l’AF. Sur le plan digestif, l’endoscopie digestive avait le plus d’apport dans le diagnostic étiologique de l’AF. La fibroscopie œso-gastroduodénale était pathologique chez 41 % des patients ayant bénéficié de cet examen et la coloscopie et la rectoscopie étaient pathologiques dans 43 % et 23 % des cas respectivement. L’imagerie abdominale avait orienté le diagnostic étiologique dans 25 cas : échographie abdominale (15 cas), scanner abdomino-pelvien (4 cas) et entéroscanner (4 cas), transit du grêle (1 cas), examen par vidéocapsule (1 cas). La sérologie cœliaque était positive dans 4 cas et l’examen parasitologique des selles dans 1 seul cas. Un examen gynécologique spécialisé était pratiqué chez 47 patientes et il était pathologique dans 6 cas (12,8 %). L’hystéroscopie avec biopsie endométriale et examen anatomopathologique était pathologique dans un seul cas. L’échographie rénale et vésico-prostatique était pathologique dans un seul cas.
Conclusion |
L’exploration de première intention devant une AF chez les femmes ménopausées et les hommes devrait associer une fibroscopie œso-gastroduodénale (avec biopsies systématiques fundiques, antrales et duodénales) et une coloscopie totale sauf si un saignement extériorisé non digestif est rapporté à l’interrogatoire. Dans notre série la coloscopie constituait l’examen le plus rentable puisque l’indication de cet examen est souvent orientée par les signes d’appel cliniques. La fibroscopie digestive étant de réalisation plus courante et plus souvent acceptée par les patients était moins rentable que la coloscopie. La faible rentabilité de l’examen gynécologique s’explique en partie par le mode de recrutement particulier de notre structure caractérisé par l’absence de service de gynécologie.
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Vol 38 - N° S2
P. A153-A154 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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