La maladie de Verneuil : profil de comorbidités et de sévérité - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
La maladie de Verneuil est une dermatose inflammatoire chronique invalidante atteignant les zones riches en glandes apocrines.
Matériels et méthodes |
Étude transversale descriptive et analytique portant sur 41 patients chez qui le diagnostic de maladie de Verneuil a été porté entre 2006 et 2016 au service de dermatologie de Sousse. Le seuil de significativité statistique était de 5 %.
Résultats |
Une prédominance masculine était notée (sex-ratio H/F=2,4). La moyenne d’âge des patients était de 38,8 ans [18–62] avec un âge moyen de début de la maladie de 25,7 ans. Le délai moyen observé entre les premières manifestations et le diagnostic était de 6,4 ans (9,7 % des patients diagnostiqués durant la première année), le diagnostic étant majoritairement porté par le dermatologue (85,3 %). Une histoire familiale de maladie de Verneuil était retrouvée chez 36 % de nos patients. La sévérité de la maladie était appréciée par la classification de Hurley et à travers le nombre de sites atteints : la majorité des patients était à un stade Hurley II (41,5 %) et on considérait la maladie sévère en présence d’un stade Hurley II ou III et devant l’atteinte de plus de 2 sites anatomiques (46,3 % des patients). Les principales comorbidités étaient comme suit : tendance au surpoids-obésité chez 46,3 % des cas, un syndrome métabolique chez 24,4 % d’entre eux, une acné conglobata associée dans 43 % des cas et une maladie auto-inflammatoire dans 19,5 % des cas (psoriasis 3 cas, Spondyloarthrite ankylosante 5 cas, Crohn 2 cas). Un syndrome des ovaires poly kystique était retenu chez 10 % des patientes. Un tabagisme actif était présent dans 65,9 % des cas. Les paramètres significativement associés à une expression plus sévère de la maladie chez nos patients étaient surpoids-obésité (p=0,001), un syndrome métabolique (p=0,018), un tabagisme actif (p=0,014), un bas niveau socio-économique (p=0,02) et une élévation de la CRP (p=0,015). Le traitement antibiotique séquentiel était la 1ère option thérapeutique envisagée (89,2 %) et un recours à une chirurgie de drainage était nécessaire dans 78 % des cas.
Discussion |
En l’absence de données épidémiologiques tunisiennes, cette étude constitue un travail pilote permettant de dresser le profil épidémio-clinique d’une affection qui reste encore trop souvent méconnue des praticiens. Une prédominance masculine plaide en faveur d’une maladie de l’homme jeune en Tunisie. Notre étude suggère un profil à risque chez les individus issus d’un milieu défavorisé porteurs de comorbidités (tabagisme, obésité, syndrome métabolique) responsables d’une expression plus sévère de la maladie. Nos résultats confirment également l’association fréquente de la maladie de Verneuil avec d’autres maladies inflammatoires invalidantes comme l’acné conglobata, maladie de crohn et spondylarthrites faisant évoquer des mécanismes étio-pathogéniques communs entre ces différentes affections. Ce profil de comorbidités au cours de l’hidrosadénite suppurée implique une démarche de prévention du risque cardiovasculaire et une prise en charge globale chez ces patients.
Conclusion |
La maladie de Verneuil et son profil de comorbidités doivent être mieux connus en vue d’une optimisation de la prise en charge des patients encore décevante.
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Vol 38 - N° S2
P. A149-A150 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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