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Existe-t-il un facteur de saisonnalité dans l’artérite à cellules géantes ? - 23/11/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.10.017 
L. Caudrelier 1, , G. Moulis 1, H. Derumeaux 2, L. Astudillo 1, L. Sailler 1, G. Pugnet 1
1 Medecine interne Le Tallec, CHU Purpan, Toulouse 
2 Département d’information médicale, CHU de Toulouse, Toulouse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’artérite à cellules géantes (ACG) présente un mécanisme physiopathologique complexe et de multiples facteurs de risques environnementaux, infectieux ou génétiques ont été évoqués. Outre l’âge de plus de 50 ans et le sexe féminin, une plus forte incidence est observée dans les pays du nord de l’Europe. De ce fait, nous avons voulu savoir s’il existait un facteur de saisonnalité dans l’apparition de cette pathologie.

Matériels et méthodes

Nous avons effectué une étude rétrospective monocentrique au CHU de Toulouse en reprenant tous les cas codés au PMSI par M31,6 (artérite à cellules géantes) ou M31,5 (pseudopolyarthrite rhizomélique et artérite à cellules géantes) entre 2011 et 2015, en excluant les patients diagnostiqués antérieurement. Nous avons analysé les dossiers médicaux afin d’estimer la date des premiers symptômes cliniques décrits et nous les avons classés par mois puis saison. Nous avons ensuite analysé en sous-groupes ces données en fonction des critères diagnostiques établis par l’American College of Rheumatology (âge, nouvelles céphalées, BAT, VS, palpation artères temporales anormale ou anomalie évocatrice au TDM, TEP ou doppler), afin d’établir s’il existait un facteur de saisonnalité. La significativité était calculée selon un test de Chi2.

Résultats

Parmi les patients codés au PMSI M35,1 M36,2, 131 étaient en fait diagnostiqués antérieures, 2 étaient doubles, 10 n’avaient pas les critères diagnostiques et 157 ont pu être inclus. Parmi les patients inclus, 100 % (157/157) avaient plus de 50 ans, 82,6 % (128/155) de nouvelles céphalées, 61,8 % (89/143) une BAT positive, 31,3 % (45/144) une palpation de l’artère temporale anormale, 94,3 % (149/158) une VS50mm à la 1re heure et 48,3 % (56/116) une IRM, un TDM, un TEP ou un doppler évocateur. Nous avons pu estimer la date du début de la maladie pour 112 patients, à partir des données disponibles. Même si nous avons mis en évidence un plus grand nombre de patient atteint d’une ACG en hiver (34 en hiver, 25 au printemps, 27 en été et 26 en automne), la différence n’était pas significative (p=0,49) par rapport aux autres saisons, possiblement du fait d’un effectif trop faible. Les résultats étaient similaire après analyse en sous groupes, par critère diagnostique, même si une tendance semblait se détacher notamment pour les patients BAT+(p=0,20) en hiver.

Discussion

L’étiologie de l’ACG n’est pas bien comprise : terrain génétique prédisposant (HLADR4) mais semblant jouer un rôle mineur dans le développement de l’ACG, facteurs environnementaux avec artériosclérose préexistante ou peut être facteur infectieux, sans confirmation actuellement. Plusieurs travaux ont déjà cherché une dépendance de l’artérite à cellules géantes vis-à-vis des saisons, sans mise en évidence d’un rapport significatif [1, 2], même si plusieurs études nordiques tendraient plutôt vers une tendance estivale [3].

Conclusion

D’après notre travail, il n’existe pas de facteur de saisonnalité dans l’ACG, malgré une franche tendance hivernale, retrouvée aussi dans les sous-groupes de critère diagnostique. Un travail prospectif sur de plus grands effectifs pourrait peut être permettre de mettre en évidence de manière significative de nouveaux facteurs de risques environnementaux.

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Vol 38 - N° S2

P. A113 - décembre 2017 Retour au numéro
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