L’objectif principal de notre étude était d’évaluer rétrospectivement les résultats cliniques, fonctionnels et radiologiques des fractures de l’épicondyle médial déplacées, associées ou non à une luxation du coude, chez les enfants traités chirurgicalement. Notre l’hypothèse était que les patients présentant une luxation du coude associée auraient un résultat fonctionnel similaire à celui des patients avec des fractures déplacées sans luxation associée.

Les patients, avec cartilage de croissance ouvert, qui ont été traités chirurgicalement pour une fracture de l’épicondyle médial déplacée et fermée, entre septembre 2011 à septembre 2015, ont été inclus dans notre étude. Les fractures ont été évaluées à l’aide de radiographies standards antéro-postérieure et latérale du coude, puis classées selon la classification de Papavasiliou & Crawford. Les résultats fonctionnels ont été évalués avec le questionnaire du quick DASH.

Soixante-six enfants traités consécutivement ont été inclus dans notre étude. Trente-huit enfants ont présenté une fractures de l’épicondyle médial déplacée isolée (groupe A), avec 36 fractures de type II (54,6 %) et 2 fracture de type III(3 %). Vingt-huit enfants ont présenté une fractures de l’épicondyle médial associée à une luxation du coude (type IV) (groupe B) (42,4 %). Tous les patients ont bénéficié d’une ostéosynthèse à foyer ouvert. La fixation de la fracture a été réalisée avec des broches de Kirschner chez 26 enfants (35 %) et avec une vis unique chez 40 enfants (65 %). Le suivi moyen était de 37,5 mois (12–68 mois). Le taux global de complications était de 18 %. En particulier, 3 événements indésirables (8 %) ont été répertoriés chez les patients du groupe A et 9 (32 %) chez les patients du groupe B (p=0,003). Le score moyen de quick DASH à distance était de 4,6 (0–15,9) et n’était pas significativement différent entre le groupe A et le groupe B (p>0,05).

Le traitement des fractures de l’épicondyle médial, reste controversé, bien que ce type de fracture soit relativement fréquent dans la population pédiatrique. À long terme, la complication des fractures de l’épicondyle médial la plus fréquente est la diminution des amplitudes articulaires associée à un résultat fonctionnel moins satisfaisant (score élevé au quick DASH). Les fractures avec incarcérations intra-articulaires de l’épicondyle médiale ont des résultats fonctionnels plus médiocres correspondant aux scores plus élevé au quick DASH.

Notre étude retrouve que les enfants présentant une fracture de l’épicondyle médial de type II, III et IV traités chirurgicalement ont de bons résultats radiologique, clinique et fonctionnel. Une attention particulière doit être portée à la détection des patients avec incarcération intra-articulaire de l’épicondyle médial. Dans ces cas, le patient et la famille doivent être avertis du risque de diminution des amplitudes articulaires du coude et peut-être d’un mauvais résultat fonctionnel, en particulier, si le traitement est retardé.