L’omarthrose du sujet jeune est le plus souvent secondaire. Elle est la conséquence de l’évolution naturelle d’une épaule instable ou stabilisée, d’une séquelle post-traumatique, d’une ostéonécrose ou d’un rhumatisme inflammatoire.

Le resurfaçage est une option thérapeutique fiable dans la prise en charge de l’omarthrose du sujet de 50 ans ou plus jeune.

Vingt-neuf patients (22 hommes, 7 femmes, 2 cas bilatéraux) d’âge moyen 42 ans (26–50), ont bénéficié d’un resurfaçage d’épaule : 25 cas unipolaires et 4 bipolaires. L’étiologie était : omarthrose post-instabilité (13), omarthrose primitive (6), séquelle traumatique (3), ostéonécrose (2), dysplasie (2), et rhumatisme inflammatoire (3). Cinq patients avaient déjà bénéficié d’une prise en charge chirurgicale (13 stabilisations et 2 ostéosynthèses). Selon la classification de Walch, l’usure glénoïdienne était centrée dans 22 cas (18 A1, 4 A2), et excentrée dans 7 cas (6 B1, 1 B2). L’index de dégénérescence graisseuse moyen (IDG) était de 0,7 (0–3).

Au recul moyen de 5 ans (2–9), le score de Neer retrouvait un résultat très satisfaisant dans 14 cas (48 %), satisfaisant dans 4, et non satisfaisant 11 (38 %) dont 7 dans le groupe instabilité. Le score de Constant moyen était de 60,8/100 (15–97), le score de DASH moyen de 34,4 (0–89) et le SSV moyen de 62 %. 9 patients étaient toujours douloureux (dont 5 instabilités). Les mobilités ont toutes été améliorées : gain moyen de 18° en élévation antérieure, de 13° sur la rotation externe, et de 3 niveaux vertébraux sur la rotation interne. Aucun liseré périprothétique n’a été retrouvé. L’angle cervico-diaphysaire moyen est passé de 133° à 128° avec des implants varisés (13 cupules varus soit 44,8 %) et latéralisés. Une usure significative de la glène était retrouvée au dernier recul dans 11 cas sur les 25 (44 %) resurfaçages unipolaires. Il existait 10 (34,5 %) complications dont 7 glénoïdites ayant nécessité une reprise chirurgicale dans 5 cas (17 %). Les résultats étaient corrélés avec l’étiologie : les omarthroses post-instabilités avaient les moins bons résultats et les omarthroses primitives les meilleurs.

Les résultats des resurfaçages d’épaule dans le traitement de l’omarthrose du sujet de 50 ans ou moins entraînent un taux élevé de complication et de reprise lié à l’usure prématurée de la glène. Une alternative au resurfaçage doit être recommandée dans cette population spécifique.