Le but de cette étude est de comparer les résultats cliniques d’une technique arthroscopique de transfert du latissimus dorsi avec ou sans réparation partielle de la coiffe si la rupture postéro-supérieure est considérée en peropératoire non réparable anatomiquement.

Trente-cinq patients ont été opérés, en prospectif et dans un seul centre entre janvier 2011 et décembre 2013. Vingt et un patients ont bénéficié d’un transfert du latissimus dorsi sous arthroscopie (groupe A) et 14 associé à une réparation partielle de la coiffe (groupe B). Les caractéristiques préopératoire des 2 groupes ne révélaient pas de différence significative en termes de lésion (rupture rétractée à la glène du sus et sous épineux avec une atrophie musculaire et une infiltration graisseuse supérieure à 2). Le subscapularis et le teres minor étaient indemnes dans les 2 groupes. Aucune différence significative en termes de délai opératoire (35/39 mois), de comorbidités, de recul (16/16,2 mois). Le latissimus dorsi était, détaché par voie axillaire mini invasive, libéré en distal et passé dans l’espace sous acromial entre le deltoïde postérieur et le teres major et minor. Il était fixé dans un tunnel intra-osseux à la partie postérieure de l’insertion du sus épineux et la réparation partielle était soit une suture tendon–tendon (8) soit un avancement de l’infraspinatus (6). La limite de cette étude était que dans le groupe B, les patients étaient plus jeunes (56/61 ans), plus souvent des hommes et des manuels (60 %/40 %).

Avec un recul moyen de 16 mois (12–36), les 35 patients sont améliorés avec un score de Constant qui progresse de 35 (±15) à 60 (±9), la douleur de 7 à 2 (VAS) et la fonction de 32 à 66 % (SSV). Les résultats du groupe B étaient significativement meilleurs pour le Constant (58±9 groupe A versus 64±8 groupe B, p<0,03) pour la mobilité (29±5 groupe A versus 33±5 groupe B, p<0,03) et pour la force (1,9kg±0,9 groupe A versus 2,5kg±1 groupe B, p<0,029). Les autres paramètres telle que la douleur, la fonction et la rotation externe n’étaient pas significativement différents dans les 2 groupes. Nous avons déploré 4 complications (2 hématomes axillaire, 2 ruptures du transfert).

Nous discuterons des autres techniques tel que, le débridement sous acromial, acromioplastie, ténotomie ou ténodèse du biceps, patch pour combler la perte de substance, lambeau du trapeze inférieur voir prothèse inversée.

Cette étude confirme que le transfert sous arthroscopie du latissimus dorsi améliore le score de Constant, la mobilité, la force, l’indolence (VAS) et la fonction (SSV) dans les ruptures postéro-supérieures rétractés à la glène avec une atrophie musculaire et une infiltration graisseuse>2. Ce résultat est significativement meilleur pour la mobilité et la force s’il est associé à une réparation partielle de la coiffe des rotateurs.