Altération de la fonction rénale après néphrectomie, comparaison de 3 populations : néphrectomie pour don vivant, néphrectomie élargie et néphrectomie partielle pour cancer - 07/11/17
Résumé |
Objectifs |
Le risque d’apparition ou d’aggravation d’une insuffisance rénale chronique (IRC) est très variable selon le type de néphrectomie, l’indication et les comorbidités du patient. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de 3 types de néphrectomies sur la fonction rénale : néphrectomie élargie (NE) et partielle (NP) pour cancer, néphrectomie pour don vivant (DV), et de définir les facteurs prédictifs d’IRC.
Méthodes |
Étude rétrospective et monocentrique incluant les patients ayant subi une néphrectomie dans notre centre entre 2007 et 2015. Nous avons inclus 354 néphrectomies : 177 néphrectomies élargies (NE), 86 néphrectomies partielles (NP) et 91 néphrectomies pour don vivant (DV). Le critère de jugement principal était le débit de filtration glomérulaire (DFG) évalué selon le MDRD, en préopératoire et à 1 an. Le stade d’IRC était déterminé selon la classification de l’HAS :
– Stade 1DFG>90mL/min ;
– Stade 2 DFG 60–89mL/min (IRC débutante) ;
– Stade 3 DFG 30–59mL/min (IRC modérée) ;
– Stade 4 DFG 15–29mL/min (IRC sévère) ;
– Stade 5DFG<15mL/min (IRC terminale).
Résultats |
Le suivi médian était de 24 mois. L’âge, l’IMC, le score de Charlson, les facteurs de risque cardiovasculaires et la créatininémie préopératoire étaient significativement inférieurs dans la cohorte DV. Il n’y avait de différence entre les cohortes NP et NE. La variation moyenne du DFG à 1 an après NE, NP et DV était respectivement de–23,6mL/min (p<0,001),–8,94mL/min (p=0,003) et–26,57mL/min (p<0,001). À 1 an, l’apparition d’une IRC modérée était respectivement de 61 %, 20 % et 33 % dans les groupes NE, NP et DV. Par rapport à une NP et un DV, une NE entraînait une perte supplémentaire de DFG de respectivement 17,92mL/min (p<0,001) et 6,82mL/min (p=0,034). Les facteurs pronostiques d’altération de la fonction rénale, tous types d’interventions confondues étaient le diabète (p<0,001) et le DFG préopératoire bas (p<0,001).
Conclusion |
Pour minimiser l’impact de la chirurgie sur le DFG, un traitement conservateur devrait être privilégié chaque fois que possible, et ne pas être compromis par le choix d’une technique ou d’une voie d’abord. Une néphrectomie pour DV entraîne une perte de DFG de 25–30mL/min et impose une sélection stricte des donneurs pour limiter l’apparition d’une IRC même modérée.
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Vol 27 - N° 13
P. 776 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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