Controverse « L’alimentation : un traitement ou un soin ? ». Réflexion éthique - 12/10/17
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Résumé |
La qualification de l’alimentation par voie artificielle fait actuellement l’objet de nombreux débats. Faut-il y voir un soin ou un traitement ? Ce ne serait qu’une simple question de sémantique si derrière cette question ne s’en cachait pas une autre : ne peut-on pas arrêter de nourrir par voie artificielle les patients dont on aurait décidé d’arrêter les traitements médicaux ? Qualifier la nutrition artificielle de traitement autoriserait alors son arrêt. Une telle problématique a été proposée aux alentours de 1990 pour légitimer un tel arrêt chez les patients en « état végétatif persistant ». Elle se heurte à de fortes objections. D’une part, il est contestable d’identifier les deux questions. D’autre part, la tradition éthique européenne insiste depuis longtemps sur la place spécifique de l’alimentation dans le soin des malades. L’objectif du soin est de répondre aux besoins d’une personne qui ne peut plus les satisfaire elle-même. Cela commence par l’apport de nourriture, essentiel à l’entretien de la vie et, si nécessaire, par l’assistance apportée aux malades qui ont besoin d’aide pour manger. L’alimentation artificielle par voie entérale supplée à la déficience de la déglutition, mais non pas à celle de la fonction de nutrition qui est maintenue. Elle entretient la vie par des moyens simples et peut même être assurée à domicile par la famille. Elle mérite donc d’être qualifiée de soin, mais cela n’impose pas d’y recourir chaque fois que l’alimentation orale est devenue impossible. Dans de nombreux cas, en gériatrie et en soins palliatifs, elle ne contribuerait guère à l’entretien de la vie et serait source d’inconforts, de contraintes et même de risques vitaux. Il n’en va pas de même dans des états stables comme l’est le plus souvent l’état végétatif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
There is currently a good deal of debate on how to call artificial feeding. Should one see in it a process of care or a medical treatment? It would however be a mere question of semantics if behind that question there were not another one: can one stop artificial nutrition of patients for whom it has been decided to stop the medical treatments? Calling artificial feeding a treatment would then justify stopping it. This way of reasoning has been introduced around 1990 in order to justify stopping artificial nutrition of patients in a “persistent vegetative state”. A number of objections can however be raised here. It is first doubtful that one can consider the two questions as identical. Moreover, the European tradition of ethics has for long insisted on the specific importance of feeding in the care of sick people. The goal of care is to respond to the needs of a person who can no longer satisfy them by itself. This implies providing the food required for sustaining life and, if necessary, giving assistance to the sick people who have to be helped in order to eat. Tube feeding compensates the difficulty to swallow, not the process of nutrition which may be intact. It sustains life by simple means, it can be supplied at home by the family. It thus deserves to be called a process of care, but this does not oblige to resort to it in all cases in which oral feeding has become impossible. Quite often, especially in geriatrics and palliative care, it would hardly contribute to sustain life and it would be the cause of various kinds of discomfort, hardship and even vital risk. It is not the same in stable states as is in most cases the vegetative state.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nutrition artificielle, Soin, Traitement médical, État végétatif, Éthique
Keywords : Artificial nutrition, Care, Medical treatment, Vegetative state, Ethics
Plan
14e Congrès de la SFAP. Nantes, 19, 20 et 21 juin 2008. Cultures et soin : diversité des approches, complexité des réponses. |
Vol 7 - N° 4
P. 229-233 - août 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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